D’après Pôle emploi, qui a publié en ce mois d’avril une enquête sur les besoins en main d’œuvre, les intentions de recrutement des employeurs devraient progresser de 2,3% en 2015. Selon l’étude, 20,7% des établissements interrogés par pôle emploi envisagent de recruter. Cela représente 456.300 recrutements potentiels.

emploi 2015

De nombreux besoins dans le secteur des services

C’est le secteur des services qui concentre le plus de besoins en main d’œuvre. Ainsi, à lui seul, il concentre plus de 64% des projets de recrutement, ce qui représente une hausse de 3,4% par rapport à 2014.

Plus précisément, les profils les plus demandés sont les métiers de services aux particuliers comme les aides à domicile ou les aides ménagères, avec plus de 39 782 emplois à pourvoir notamment chez les animateurs socioculturels, les serveurs de café et de restaurant, les employés de l’hôtellerie.

Les services aux entreprises offrent également de nombreuses opportunités, à la fois sur des postes opérationnels et peu qualifiés (agents d’entretien de locaux, manutentionnaires), mais aussi sur des postes de cadres (ingénieurs, cadres d’études et R&D en informatique).

Même le secteur du commerce voit ses perspectives d’embauche progresser avec une hausse de la demande de 7,2% par rapport à 2014 (12,1% des projets en 2015).

Le secteur de la construction connaît en revanche en baisse significative de 16,6% par rapport à 2014.

Des emplois à pourvoir dans une France aux 4 millions de chômeurs ?

Le paradoxe saute aux yeux : comment est-il possible que des milliers d’emplois soient aujourd’hui sur le marché et que le chômage ne cesse d’augmenter ?

Le premier élément de réponse à ce paradoxe repose sur le constat que ce sont les postes à faible qualification, qui ont les plus fortes perspectives d’embauches mais qui peinent toujours à trouver preneur. Les freins à l’embauche sont en effet très importants : si les faibles salaires expliquent en grande partie le désintérêt pour certains métiers, les contraintes qu’imposent ces emplois peu qualifiés (travail de nuit et plages horaires morcelées), finissent de décourager de nombreux candidats.

L’inadaptation des qualifications des travailleurs et des offres d’emplois apporte également un élément de réponse au paradoxe du marché de l’emploi français. Ainsi par exemple, les métiers d’ingénieurs, cadres d’études, et d’informaticiens sont en tête au palmarès des déficits de main d’œuvre. Si ces métiers offrent pourtant des salaires attractifs, les entreprises souhaiteraient recruter 25.487 collaborateurs supplémentaires ne trouvent toujours pas réponse à leurs offres d’emplois. Il apparaît évident que la formation n’a pas suivie la mutation de notre économie vers le numérique, laissant ainsi des milliers d’offres d’emplois sans réponse.

On le voit, la reprise de l’activité économique s’accompagnera de la reprise des embauches, à conditions que le marché du travail soit capable d’assumer et de s’adapter aux exigences nouvelles des créateurs d’emplois.