Le portage salarial séduit de plus en plus de professionnels souhaitant exercer leur activité de manière autonome tout en bénéficiant d’un cadre sécurisé. Ce statut s’appuie sur un contrat de travail signé avec une société de portage, qui devient votre employeur. Vous conservez ainsi une grande liberté dans le choix de vos missions, tout en profitant d’une protection sociale complète, d’un salaire, d’une couverture en cas de maladie et, sous certaines conditions, de droits au chômage.

Quelles sont les spécificités du statut de salarié porté en matière de protection sociale et d’assurance chômage ? ITG vous explique.

Le portage salarial : un statut qui allie autonomie et protection

Le portage salarial repose sur une relation tripartite entre le professionnel, l’entreprise cliente et la société de portage.

En tant que salarié porté, vous pilotez votre activité et négociez vos missions. La société de portage convertit votre chiffre d’affaires en salaire brut, prélève les cotisations obligatoires, puis vous verse votre rémunération mensuelle.

Ce statut se distingue de celui du freelance classique, ayant souvent choisi le statut de micro-entrepreneur. En optant pour le portage salarial, vous restez autonome dans votre organisation, votre prospection et vos offres. Mais vous disposez d’un contrat de travail, en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) ou en CDD (Contrat à Durée Déterminée), grâce auquel vous bénéficiez d’une couverture sociale équivalente à celle d’un salarié.

Ce modèle combine donc deux avantages :

  • La liberté du travail indépendant ;
  • La sécurité du régime salarial, notamment pour la retraite, la maladie, le chômage ou la prévoyance.

Une protection sociale équivalente à celle d’un salarié classique

En tant que salarié porté, vous êtes rattaché au régime général de la Sécurité sociale.

Vous êtes couvert pour :

  • La maladie, avec des indemnités journalières calculées sur votre Salaire Journalier de Référence (SJR) ;
  • La maternité ou la paternité ;
  • La retraite de base et la retraite complémentaire ;
  • La prévoyance, selon les offres de la société de portage ;
  • Les accidents du travail.

Votre salaire brut permet de déterminer vos droits sociaux. Les allocations sont calculées selon les règles du régime général, comme pour tout salarié. Votre employeur, la société de portage, garantit la conformité de vos déclarations et transmet les informations nécessaires à l’administration.

Là où un micro-entrepreneur cotise moins et bénéficie d’une couverture réduite, le salarié porté retrouve le niveau de protection du salariat.

Le chômage en portage salarial : quels droits pour le salarié porté ?

Le portage salarial ouvre le droit à une allocation chômage, l’ARE ou Aide au Retour à l’Emploi, à condition de remplir les critères fixés par France Travail, anciennement Pôle Emploi. L’accès à cette indemnisation représente l’un des avantages majeurs par rapport au freelancing classique.

Pour pouvoir bénéficier de l’ARE en tant que salarié porté, il faut :

  • Résider en France ;
  • Avoir perdu son emploi de façon involontaire : fin de mission, rupture conventionnelle ;
  • Avoir exercé une activité salariée suffisante sur une période de référence définie par France Travail ;
  • Être inscrit comme demandeur d’emploi ;
  • Ne pas avoir atteint l’âge de départ à la retraite ;
  • Ne pas avoir épuisé ses droits à l’indemnisation chômage ;
  • Être apte au travail et en recherche active.

En portage salarial, l’ARE est calculée selon les mêmes règles que pour tout salarié : le SJR, estimé à partir de la rémunération brute, mène à la détermination du montant de l’indemnité journalière, versée mensuellement. Depuis le 1er juillet 2025, l’allocation journalière ne peut être inférieure à 32,13 euros.

Le salarié porté reçoit une attestation employeur de la part de la société de portage pour permettre l’étude de ses droits. Le cumul entre indemnisation et revenus issus d’une nouvelle mission est possible, dans la limite des règles appliquées par France Travail.

Le consultant porté peut donc sécuriser ses périodes d’intercontrat ou cumuler l’ARE et une activité en portage salarial, ce qui constitue un atout décisif sur un marché où l’activité fluctue.

Portage salarial vs micro-entreprise : quelle protection sociale ?

Selon un sondage Ipsos réalisé en 2023, 35 % des Français envisagent de se lancer dans l’entrepreneuriat au cours des prochaines années. La tendance est encore plus forte chez les 18-35 ans, jeunes actifs ou encore en formation : 59 % d’entre eux désirent devenir indépendants.

Pour se lancer, la première étape consiste à choisir un statut : le portage salarial ou la micro-entreprise.

En micro-entreprise, la protection sociale est réduite par rapport à celle d’un salarié classique :

  • Couverture maladie plus limitée ;
  • Pas d’accès à l’allocation chômage ;
  • Calcul des cotisations basé sur le chiffre d’affaires ;
  • Absence de garanties en cas d’arrêt de travail prolongé ;
  • Retraite moins favorable.

À l’inverse, en portage salarial, les avantages du statut de salarié sont préservés :

  • Accès au régime général pour la santé, la maternité, la paternité et la retraite ;
  • Possibilité de percevoir l’ARE ;
  • Déclaration par un employeur, avec un historique fiable pour France Travail ;
  • Accompagnement administratif, social et juridique.

Le portage salarial apporte donc une sécurité rassurante pour un travailleur indépendant, tout en lui laissant la liberté de choisir ses clients, son rythme et le montant de ses prestations : un compromis idéal entre protection et autonomie !