Les températures exceptionnelles des dernières années bouleversent nos vies de manière significative. Des études récentes soulignent d’ailleurs le risque accru de mortalité pendant les canicules. Face à une telle menace, il est impératif d’engager un débat approfondi sur les aménagements du travail pendant les périodes de forte chaleur.

Instaurer un congé canicule pour garantir la protection des travailleurs

Avec la montée en puissance des épisodes de forte chaleur, la mise en place d’un congé canicule constitue une piste de solution à envisager pour garantir la sécurité et le bien-être des travailleurs.

Cette idée novatrice a été formulée lors de la Mission d’information et d’évaluation (MIE) intitulée « Paris confronté aux canicules à 50 °C ».

Les conséquences de la canicule sur la santé des travailleurs, en particulier les personnes âgées, les femmes enceintes et les individus vulnérables, sont de plus en plus préoccupantes.

Selon les indications de l’INRS, dès lors que la température dépasse les seuils de 30 °C pour les tâches sédentaires et de 28 °C en extérieur, le risque sur la santé et la sécurité des travailleurs s’accroit.

Cependant, force est de constater l’absence de mesures de protection concrètes. Jusqu’à présent, aucune disposition légale n’a été prévue pour permettre l’arrêt du travail en cas de canicule intense. Un vide juridique qui n’impacte toutefois pas les travailleurs en portage salarial, dont les conditions de travail sont autrement plus flexibles.

Agir au plus vite

Préserver la santé des travailleurs exposés aux canicules doit être une priorité pour l’ensemble des acteurs concernés, entreprises comme pouvoirs publics.

Les collectivités territoriales pourraient ainsi mettre en place des mesures d’aménagement horaire et de suspension d’activités pour les travailleurs en extérieur.

De leur côté, les partenaires sociaux auront l’opportunité d’échanger sur les exigences particulières propres à chaque secteur d’activité et de moduler les accords collectifs du travail en réponse aux défis émergents.

Par ailleurs, le Comité économique, social et environnemental (CESE) préconise de sanctionner les entreprises qui négligent les conséquences du réchauffement climatique sur les conditions de travail, en les privant d’aides publiques.

Une évolution législative est également indispensable afin d’instaurer un congé canicule et établir un Observatoire dédié aux accidents et décès professionnels.