Oppositions autour de la validation de la réforme des retraites avant la présidentielle

Le président de la République n’a pas abandonné l’idée de réformer les retraites avant la fin de son mandat. Dans son discours du 12 juillet, il a réaffirmé sa volonté de reprendre ce chantier « aussitôt que la situation sanitaire le permettra ». Encore faut-il convaincre les partenaires sociaux, unanimement opposés au projet comme ils l’ont rappelé au Premier ministre lors des rencontres du 3 septembre.

L’Exécutif souhaite toujours réformer les retraites avant la fin du quinquennat

L’épidémie de coronavirus a imposé la suspension de la réforme des retraites. Mais dans son allocution du juillet dernier, le chef de l’État a remis le sujet à l’ordre du jour en soulignant l’importance pour lui de passer à un système unique qui unifie les règles pour les 42 régimes actuels, et de retarder l’âge légal de départ à la retraite.

Emmanuel Macron a ainsi annoncé la reprise des discussions entre son gouvernement et les syndicats à la rentrée. Cependant, il n’a fixé aucune échéance à sa mise en œuvre, conditionnant son lancement à la « maîtrise de la pandémie ». En outre, il s’est engagé à ne pas garder le texte tel qu’il a été voté en mars 2020.

Quelques jours plus tard, le ministre de l’Économie Bruno est revenu sur ces propos, affirmant que « l’équilibre du système requiert une réforme ». L’Exécutif insiste notamment sur la nécessité de faire travailler les Français plus longtemps. Pour booster sa croissance économique, améliorer l’équilibre de sa balance commerciale et redevenir compétitif, le pays doit en effet développer l’activité et a besoin de toute la main-d’œuvre disponible.

Les partenaires sociaux sont opposés à une mise en œuvre avant la présidentielle

Cette volonté se heurte cependant à l’opposition des grandes centrales syndicales, dont les patrons ont été reçus en entretien à Matignon début septembre. Tous ont catégoriquement refusé de nouvelles discussions sur ce projet. Leurs principaux arguments sont similaires :

  • un délai trop court pour un sujet d’une telle importance,
  • le rejet du report de l’âge de la retraite,
  • le refus de « soutenir la campagne d’un candidat aux élections ».

Cependant, les partenaires sociaux reconnaissent l’urgence d’une réflexion autour de trois thèmes majeurs :

  1. l’emploi des seniors,
  2. la pénurie de talents,
  3. la pénibilité du travail.

Il reste à voir si l’Exécutif pourra en profiter pour remettre les autres mesures sur le tapis, voire en valider certaines avant avril 2022.

Pour les indépendants, durement frappés par la crise sanitaire, la question des retraites est cruciale, tout comme celle du chômage et de l’Assurance Maladie. Pour continuer à exercer leur activité en tant qu’indépendant tout en étant bien protégés, beaucoup ont choisi de devenir des salariés portés. Les principaux atouts du portage salarial sont :

  • la cotisation à la retraite,
  • la prise en charge des dépenses de santé par la Sécu et la mutuelle d’entreprise,
  • le cumul emploi et allocation chômage.

Et cela sans perdre l’avantage de l’autonomie dans le choix de leurs missions et de leur organisation personnelle.