Selon Pôle Emploi, il existe cinq catégories de demandeurs d’emploi inscrits sur leurs listes. La catégorie A, la plus significative, représente les demandeurs sans aucune activité. Intéressons nous à celle-ci pour la période décembre 2016 – février 2017, en France métropolitaine.

Baisse du chômage : quel bilan pour 2016 ?

« L’inversion de la courbe du chômage” était l’un des objectifs de François Hollande.
Le bilan de 2016 s’avère positif, le nombre de chômeurs de la catégorie A en France a baissé de 3% avec 107 400 demandeurs d’emploi en moins. C’est la première fois depuis 2007 qu’un tel recul sur 12 mois est constaté.
La création de 191 700 postes a permis de couvrir l’arrivée des 126 000 nouveaux entrants sur le marché du travail.

Pour y parvenir, le gouvernement a mis en place des programmes de soutien à l’emploi tels que le pacte de compétitivité, le CICE et la prime à l’embauche dans les PME.
La France a également bénéficié d’une politique d’austérité moins sévère de l’Union Européenne, la stabilité du prix du pétrole et la dépréciation de l’euro favorisant les exportations et donc la croissance du pays.

Néanmoins, l’année 2016 se termine avec une hausse en décembre de 0,8% du taux de chômage (9,7%) de la catégorie A par rapport à novembre 2016, ce qui équivaut à 26 100 personnes supplémentaires. Au total, cette catégorie représente 3 467 100 demandeurs d’emploi.

Toutes catégories confondues, les demandeurs d’emploi étaient au nombre de 6 225 500.

Baisse du chômage : les attentes pour 2017

En 2017, certains économistes comme Bruno Decoudré considèrent que les programmes de soutien à l’emploi devraient encore produire leurs effets, par la création d’environ 40 000 postes.
L’INSEE estime que le taux de chômage stable au 1er trimestre 2017 à 9,5% ainsi que la création de 104 000 emplois pour cette année vont permettre d’absorber les 65 000 nouveaux entrants sur le marché du travail.

En janvier 2017, le nombre de demandeurs d’emplois toutes catégories confondues, s’élève à 6 242 000. On constate une augmentation de 0,3% par rapport au mois précédent.
Soit 3 467 900 demandeurs pour la catégorie A, valeur montrant une faible diminution de 800 demandeurs d’emploi par rapport à décembre mais aussi une baisse de 2,5% par rapport à janvier 2016.

Pour février 2017, on comptabilise 6 258 500 demandeurs d’emploi, soit une augmentation de 0,3% par rapport à janvier.
Pour la catégorie A, la diminution se poursuit légèrement (-0,1%) avec 3 500 inscrits en moins, ce qui revient à 3 464 500 demandeurs d’emploi (-3,2% en moins qu’en février 2016).

Le nombre d’emploi de catégorie A connaît donc effectivement une légère baisse. Pour autant, sur les trois derniers mois, le nombre de demandeurs d’emploi est à la hausse toutes catégories confondues. L’Unedic prévoit pour 2017 une hausse de 47 000 chômeurs, s’expliquant par un ralentissement de la croissance liée aux incertitudes du Brexit, et une croissance de 1,3% en 2017, contre 1,5% initialement prévue.

L’analyse des dernières inscriptions de chômeurs montre qu’elles sont principalement liées à des fins de CDD et contrats d’intérim ainsi qu’à des licenciements pour motifs économiques. Par ailleurs, il est plus difficile pour les demandeurs d’emploi de longue durée (un an ou plus) de sortir des listes de Pôle emploi, bien souvent ce sont les nouveaux demandeurs d’emploi qui en sortent en premier.

Quelles sont les personnes susceptibles d’être touchées par cette hausse ?

Selon le sexe

En décembre pour la catégorie A, 1 806 900 demandeurs d’emploi sont des hommes et 1 660 200 des femmes.
Si nous analysons les chiffres de janvier, la part des hommes augmente de 0,1% inscrits alors que celle des femmes diminue de 0,1%.
Situation qui s’inverse avec des écarts qui se creusent en février. En effet, la situation des hommes s’améliore avec une baisse de 0,6%. A contrario, celle des femmes augmente de 0,4%.
Ces données tendent à nous laisser penser que les femmes seront davantage touchées par le chômage.

Selon l’âge

– En décembre 2016 pour la catégorie A :

Les moins de 25 ans sont 477 500 à demander un emploi, les 25-49 ans sont 2 083 800 et les personnes de 50 ans et plus sont 905 800.

– En janvier 2017 pour la catégorie A :

Les moins de 25 ans sont 475 900 à demander un emploi, les 25-49 ans sont 2 080 600 et les personnes de 50 ans et plus sont 911 400.

– En février 2017 pour la catégorie A :

Les moins de 25 ans sont 475 500 à demander un emploi, les 25-49 ans sont 2 078 300 et les personnes de 50 ans et plus sont 910 600.

Le chômage des jeunes en baisse

Pour les jeunes de moins de 25 ans, la tendance observée est une baisse de 8% sur un an qui se poursuit. Comme le souligne la Ministre du Travail, Myriam El Khomri, leur nombre est « désormais inférieur de près de 5% au niveau de mai 2012 ».
Pour la catégorie des demandeurs d’emploi entre 25 et 49 ans, après avoir subi une augmentation de 0,6% en décembre, on note une légère diminution depuis 2 mois (0.3% au total).
Enfin, pour les personnes ayant 50 ans ou plus, la situation s’est détériorée, avec une augmentation de 0,6% en janvier, même si pour février une légère baisse s’amorce (0,1%).
Ce qui nous amène à constater que les jeunes seraient moins touchés par le chômage cette année, tandis que les personnes plus âgées notamment celles de plus de 50 ans le seraient davantage.

Élection présidentielle et politique de lutte contre le chômage

L’accroissement de contrats précaires pourra-il se poursuivre sur le long terme ? L’élection présidentielle à venir pourrait être un frein à cette amélioration : elle devrait inévitablement conduire à un changement de politique en marière de lutte contre le chômage. Certaines entreprises désireuses de s’implanter en France émettent déjà des réserves, incluant une clause suspensive, qui s’appliquerait par exemple en cas d’élection d’un Président souhaitant sortir de la zone euro.

Affaire à suivre…