Le projet de construction de la nouvelle usine de semi-conducteurs de STMicroelectronics et GlobalFoundries à Crolles, près de Grenoble, bénéficiera du soutien financier de l’État à hauteur de 3 milliards d’euros. Il s’agit de l’un des investissements les plus importants réalisés en France au cours des six dernières années pour ériger une usine. Bercy a précisé que le coût global du projet s’élève à près de 7,5 milliards d’euros.

Un investissement destiné à garantir l’indépendance européenne pour les puces

Pour bâtir ce site, le gouvernement va prélever les fonds de l’enveloppe dédiée au plan de relance « France 2030 ». La mobilisation de l’Exécutif s’explique par la nécessité de prévenir les pénuries de semi-conducteurs, qui sont essentiels pour plusieurs secteurs, entre autres la téléphonie et l’industrie automobile.

La criticité de ces composants électroniques a été démontrée par un exemple récent : faute de stocks suffisants, l’usine de Renault à Flins-sur-Seine a été contrainte de suspendre la production de la voiture électrique Zoé pendant trois semaines.

Les ressources colossales consacrées à l’usine de Crolles visent précisément à garantir que les puces fabriquées seront utilisées par des entreprises françaises plutôt que d’être exportées, en particulier dans un contexte de forte demande.

L’octroi du financement a ainsi été soumis à conditions. L’État réclame en effet le droit de décider à quelles usines françaises seront livrés 5 % de la production de l’usine. Le contrat stipule également que si l’entreprise STMicro réalise des bénéfices supérieurs aux prévisions, elle devra restituer une partie de la subvention à l’État.

Des implantations prévues dans d’autres filières industrielles

En dépit de ses efforts, il est difficile pour la France de prétendre à la place de numéro un sur ce marché, dominé par les pays asiatiques, en particulier la Chine. Cependant, ces investissements peuvent permettre à l’Union européenne de représenter un cinquième de la production mondiale.

Les ambitions de la France ne s’arrêtent pas aux semi-conducteurs.

Elle prévoit également de se réindustrialiser dans les secteurs de la pharmacie et de la fabrication de batteries électriques afin d’assurer son indépendance.

Ce projet explique la récente annonce de la construction de méga-usines de batteries électriques dans la région des Hauts-de-France.

De nouvelles usines devraient ainsi sortir de terre, bien que les niveaux d’investissement puissent varier. La Commission européenne doit prochainement donner son aval pour plusieurs projets d’implantation soutenus par le gouvernement français. C’est notamment le cas du site de l’équipementier automobile Valeo à Sablé-sur-Sarthe, ou de X-FAB à Corbeil-Essonnes et Soitec près de Grenoble pour les semi-conducteurs. Ces futures installations promettent des emplois salariés et des missions pour les consultants en freelance. Pour les indépendants soucieux de leur protection sociale, une solution leur permet de combiner autonomie et sécurité : le portage salarial Grenoble, Île-de-France, et dans les Pays de la Loire, etc.

Néanmoins, des préoccupations subsistent, notamment en ce qui concerne leur impact environnemental. Le 5 juin, des manifestants écologistes ont exprimé leurs inquiétudes concernant la consommation d’eau par l’usine. Les banderoles portant l’inscription « Préservons l’eau, pas les puces » mettent en évidence l’importance stratégique et la préciosité de l’eau, alors que de nombreuses régions souffrent de sécheresse.