Ces dernières années, la dette publique de la France a fortement augmenté, aggravée par la crise sanitaire. Le ministre de l’Économie s’engage en conséquence à effectuer des coupes drastiques dans le budget 2024. Une revue détaillée de tous les postes de dépenses est prévue dans les prochains jours afin de revenir à un déficit public inférieur à 3 % en 2027.

Une baisse des dépenses publiques nécessaires pour ramener le déficit à moins de 3 %

Après avoir dépassé pour la première fois la barre symbolique des 100 % durant la pandémie de Covid-19, la dette publique française représentait 113 % du PIB à la fin du troisième trimestre 2022.

Cette déclaration a été faite par le ministre de l’Économie lors d’une récente interview accordée au Journal du dimanche (JDD).

 Il ajoute qu’« à 2 956,8 milliards d’euros, elle est près de franchir le cap des 3 000 milliards d’euros ».

Il a fait part de la volonté du gouvernement de réduire la dette à compter de 2026 afin que le déficit public revienne sous la limite européenne de 3 % de la richesse nationale en 2027 »,

Contre 6,4 % en 2021. Pour faire baisser les charges à partir du budget 2024, l’ensemble des dépenses de l’État, des collectivités territoriales et des organismes sociaux fera l’objet d’une analyse détaillée pilotée par la Première ministre.

Plusieurs leviers à activer pour une diminution significative des dépenses

Plusieurs leviers seront activés, à commencer par des coupures dans les avantages fiscaux liés aux énergies fossiles. En revanche, la transition énergétique ne sera pas affectée puisque selon Bruno Le Maire,

L’atteinte des objectifs fixés en la matière requiert un financement additionnel de 60 à 70 milliards d’euros par an.

Le président de la République vient en effet de reconnaître la nécessité pour la France de « doubler son taux d’effort » en termes de diminution des émissions de gaz à effet de serre afin de réaliser les objectifs fixés pour 2030.

Le ministre a appelé les acteurs économiques privés et les collectivités à contribuer à l’effort financier, arguant que « l’État n’est pas en mesure de le supporter l’intégralité ». Il a d’ailleurs annoncé son souhait de « faire de l’Hexagone la première nation industrielle verte d’Europe » avec la promesse d’un projet de loi dans ce sens en mai. À la question du JDD concernant la réindustrialisation et la décarbonation, il a souligné l’existence d’« investissements massifs dans le cadre du plan France 2030, incluant le plan hydrogène, l’ouverture d’usines de production de batteries électriques et la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires ».

Enfin, la réforme des retraites fait partie des leviers envisagés pour faire des économies, alors que les manifestations se multiplient à travers le pays depuis la présentation du projet de loi. Le locataire de Bercy insiste sur le besoin de « ne pas laisser tomber [le] système », au risque de « fragiliser les femmes, les travailleurs modestes ou ayant eu des carrières incomplètes ».

Le ministre de l’Économie en a profité pour annoncer que « cinq mois après l’adoption de la loi sur le pouvoir d’achat, la nouvelle prime Macron a bénéficié à 3,6 millions de personnes, pour un montant moyen de 700 euros ».

Bon à savoir : avec la réforme des retraites, les seniors réfléchissent à des solutions pour compenser la diminution de leurs revenus. Le cumul emploi-retraite est souvent la solution privilégiée, sous le statut de salarié porté. Ils bénéficient ainsi d’une grande liberté dans leur organisation, tout en ayant droit à une protection sociale complète. La définition du portage salarial indique en effet que les indépendants qui optent pour ce système sont assimilés à des salariés « classiques » sur le plan social avec couverture maladie, assurance chômage, cotisation retraite, complémentaire santé…