Même si  cela dépend des entreprises, la génération Z (nés après 1995) pointe souvent du doigt le « côté aseptisé » des entreprises et leur modèle hiérarchique hérité de ses parents. L’organisation sous forme de grades, l’organisation verticale permanente semble les gêner. N’ignorant rien des rapports de force, ils semblent préférer laisser opérer une loi naturelle qui dégage des leaders pour chaque projet, en fonction de leurs compétences techniques ou de leur aptitude au résultat.

Les entrepreneurs de la Génération Z

Le rapport à l’entreprise des Z : méfiance des structures, attirance pour la création

BNP Paribas a réalisé une enquête récente- La Grande InvaZion , janvier 2015 – qui a recueilli les réactions spontanées de la part de « jeunes femmes et hommes des 4 coins de la France âgés de 15 à 20 ans [qui] ont pris le temps de répondre » aux questions de l’institution bancaire. Ils sont plus de 3 200 à y avoir répondu, selon un mode d’enquête qui leur est sans doute adapté, puis qu’uniquement « réalisée à l’aide des réseaux sociaux sur lesquels le questionnaire a été diffusé ».

Et les résultats, sans qu’ils ne prétendent à la représentativité sauf s’agissant des sexes (Les résultats ont été pondérés pour avoir des résultats représentatifs entre hommes et femmes), méritent de retenir notre attention :

  • appelés à « citer un mot » qui décrirait l’entreprise, figurent : « dure », « compliquée » « impitoyable », « fermée », « jungle » etc. ;
  • 36% se disent stressés par l’entreprise, 23% seulement attirés.

 

Mais pour nous, le chiffre le plus frappant est ailleurs.

L’attirance pour la vocation entrepreneuriale

Rejetant donc les modèles du salariat, ils sont près d’un sur deux – 47% plus exactement, un chiffre que l’enquête qualifie elle-même de « fort » – à déclarer qu’ils aimeraient créer leur propre entreprise ! Cette génération que l’on appelle, au choix, digital natives, slashers pour l’action de combiner « plusieurs attributs, (…) identités, (…) statuts en même temps », ou encore génération Z, serait-elle une génération d’entrepreneurs ?

Il y a d’autant moins de raisons d’écarter ce pronostic qu’ils sont cette fois plus d’un sur deux – 53% – à préférer être leur propre patron plutôt que salarié. Ils sont en réalité à la recherche d’un « rapprochement du haut vers le bas », non pas de centralité comme leurs aînés de la génération Y, encore moins de verticalité à la manière de la génération X, mais d’horizontalité, celle-là même qu’ils retrouvent dans le numérique.

Certes, il convient de nuancer tous ces résultats, s’agissant d’un échantillon de 18 ans de moyenne d’âge dont 43% n’ont aucune expérience professionnelle, étudiants pour 66% et lycéens pour 27%.

Mais il y a là comme un appel à offrir à cette génération une meilleure image du salariat qui n’est heureusement pas exclusif de l’idée d’épanouissement, de liberté.

Salariat et liberté de s’entreprendre soi-même : la promesse du portage salarial

Une image plutôt qu’une réalité tout d’abord, car celle-ci n’est pas contestable : le dispositif du portage salarial permet précisément de s’affranchir du lien hiérarchique vertical si redouté par cette nouvelle génération.

Et ce sont ensuite donc les qualités de l’entrepreneur qui sont valorisées, puisqu’il s’agit pour le consultant porté de démarcher lui-même sa clientèle, d’organiser son planning de travail comme il l’entend, et de ne rendre compte donc de ce point de vue qu’à lui-même. Son autonomie trouve d’ailleurs l’une de ses expressions à travers le mode de facturation, en honoraires, qu’il adresse à son client.

Enfin, cet outil d’adaptation économique que constitue le portage salarial ne concerne pas que les « quinquas » expérimentés, loin s’en faut : les jeunes diplômés qui souhaitent aller au-delà des limites qu’impose par exemple le statut de freelance ont toute leur place, et trouvent là le moyen de ne pas renoncer aux avantages du salariat, notamment s’agissant des allocations en cas de chômage.

Et là aussi, faites-le savoir, -› tout le monde sera content 🙂