En janvier 2016, Sophie Bellon a été nommée à la tête du groupe Sodexo, devenant la première femme dirigeante d’une société du CAC 40. Cela représente une avancée symbolique pour l’entrée des femmes au sein des équipes dirigeantes.

Si la génération X a marqué l’émancipation professionnelle des femmes, il semble qu’une relève soit arrivée : la génération Y témoigne d’une envie de briser le plafond de verre empêchant jusqu’à présent les femmes d’accéder à des postes de direction.

Bien que les freins sociaux soient encore importants, la génération Y prend le parti de repenser la culture, la politique et les opportunités pour permettre un changement des mentalités dans le milieu du travail.

parité homme / femme au travail

Atteindre la parité dans les directions : un objectif plausible ?

A l’occasion d’une étude réalisée par ManpowerGroup, 222 dirigeants interrogés pensent que la parité sera atteinte dans 17 ans environ. Ce serait donc effectivement la génération Y qui marquerait cette évolution. Plusieurs facteurs permettent d’établir cette prévision : l’existence d’un tissu de femmes dirigeantes, l’évolution des mentalités professionnelles et un regain de confiance chez les jeunes femmes actives.

Il ressort d’une étude de KPMG de juin 2015 que le portrait de la femme dirigeante de 2015 est celle d’une jeune femme à la tête d’une petite entreprise. Elle fait partie d’une génération qui défend le concept « d’une seule et même vie », la génération Y plaidant pour un décloisonnement de la vie professionnelle et privée, rendu possible par le progrès technologique. Ce changement de mentalité, fondé sur une flexibilité accrue et une gestion carrière par étape, favorise la montée des femmes au sein des directions.

Les femmes représentent 40% de la population active mondiale. Selon une enquête PWC Next Generation DIversity, 51% se sentent capables d’assumer des postes de direction. Le fait qu’un nombre croissant de femmes suivent des études est un des facteurs clés de cette évolution.

La place réelle de la France

Sur la question de la parité, le marché du travail français se place à la 13ème position du classement de l’OCDE. En effet, la France présente un taux de 29,4% de femmes dans les conseils d’administration des sociétés, se plaçant juste devant les Etats-Unis (22%).

Ces progrès relatifs peuvent en partie s’expliquer par une politique législative favorable à la mixité. La loi Copé-Zimmerman, adoptée en 2011, prévoyait un quota de 20% de femmes dans les conseils d’administration ; la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a renforcé cette obligation en envisageant la condamnation des sociétés qui ne respectent pas la limite de 40% d’ici 2017.

A l’heure actuelle, les femmes accèdent aux postes de direction en créant, reprenant ou co-dirigeant les entreprises ; seulement 27% accèdent à ces postes par promotion interne. Ce chiffre souligne la nécessité de se créer un réseau et de bénéficier d’un accompagnement par le parrainage plutôt que le mentorat. L’exemple d’une véritable politique de mixité doit venir des dirigeants actuels, comme l’a déjà fait Sophie Bellon en favorisant l’accès à cinq femmes aux postes de directrices régionales de Sodexo en France.