Le secteur industriel en France fait face à une menace grandissante : le nombre de postes vacants a triplé en l’espace de cinq ans pour atteindre 60 000, et cette situation risque de se détériorer rapidement. L’une des principales préoccupations du secteur concerne l’immigration, une question politiquement sensible.

50 % des jeunes qualifiés intègrent le secteur industriel

D’après les conclusions d’une étude approfondie menée par la Fabrique de l’Industrie, le secteur devra embaucher 100 000 personnes par an au cours de la prochaine décennie. Cependant, il est actuellement difficile de visualiser d’où proviendront ces recrues.

Chaque année, 120 000 jeunes sortent du système éducatif avec une qualification industrielle, mais seulement la moitié d’entre eux intègre le secteur. Cela est imputable :

  • à l’inadéquation de certaines formations avec les besoins actuels ;
  • à la persistance d’une image négative du travail en usine, souvent perçu comme difficile et mal rémunéré ;
  • à l’idée que le secteur reste vulnérable.

Un taux de chômage qui reste élevé

Cette crainte est solidement ancrée dans un pays où l’emploi industriel a chuté de 50 % en cinquante ans.

Si aucune mesure n’est prise, toute la stratégie de réindustrialisation du pays sera en péril, puisqu’il ne suffit pas d’améliorer la compétitivité ou de simplifier les procédures administratives pour attirer les usines du futur. Il est également impératif de convaincre des femmes et des hommes d’y travailler.

Aujourd’hui, l’immigration fait partie des solutions envisagées, sous l’impulsion du ministre de l’Industrie Roland Lescure. Ce sujet sensible fera l’objet de débats animés lors de la prochaine discussion sur le projet de loi immigration. Néanmoins, cette solution reste une piste pertinente à explorer.

Dans un pays où le taux de chômage persiste au-dessus de 7 %, le recours aux travailleurs étrangers ne peut toutefois être considéré comme LA solution contre la pénurie de main-d’œuvre.

Avant tout, il est essentiel de trouver les moyens de réintégrer dans le monde du travail une partie des quelque 2 millions de chômeurs recensés en France.

Le portage salarial pour contrer le chômage

Certes, le travail en usine n’est pas compatible avec le portage salarial, mais cette solution innovante reste tout de même un atout indéniable pour lutter contre le chômage.

En effet, ce statut facilite la vie du travailleur qui n’a plus à stresser pour une embauche hypothétique. Ce dernier pourra même se permettre le luxe de choisir les entreprises avec lesquelles il souhaite collaborer.

De plus, le portage salarial constitue une excellente alternative à la création d’entreprises. En effet, le travailleur n’a qu’à signer une convention de portage pour être immédiatement opérationnel.