Les principales mesures de la réforme des retraites ont été annoncées le 27 aout par Jean-Marc Ayrault et elles seront débattues au le Parlement début octobre.

L’analyse de ces mesures démontre une réalité : la cotisation aux régimes de retraite devient l’élément central du système, ce qui devrait renforcer le recours au portage salarial qui permet de continuer à cotiser pour les retraites à un senior qui veut ou doit continuer à travailler hors d’une entreprise.

Le Gouvernement a proposé un allongement de la durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein jusqu’a 43 ans en 2035 (contre 41,5 ans en 2020) qui concernera les générations nées à partir de 1973 et une augmentation des cotisations retraites des salariés et de leurs employeurs.

Si le premier ministre a jugé cette réforme, « juste, équilibrée et structurelle », la plupart des commentateurs considèrent qu’elle se contente de reprendre les principaux points de la reforme Sarkozy de 2010 alors que le déficit du système français de retraites se creuse et atteindra 7,6 milliards d’euros en 2014.

Les principales mesures du projet de réforme sont les suivantes :

Allongement de la durée de cotisation

L’âge légal de départ à la retraite ne bouge pas il reste fixé 62 ans – 67 ans pour une retraite sans décote même si le nombre de trimestres cotisés n’est pas suffisant. La durée de cotisation, actuellement fixée à 41,5 ans pour la génération 1956 atteindra 42 ans en 2023 pour la génération née en 1961, 42 ans et demi en 2029 pour la génération née en 1967 et 43 ans en 2035 pour la génération née en 1973.

Hausse des cotisations

Les cotisations vieillesse seront augmentées de 0,15 point en 2014, puis 0,05 supplémentaire en 2015, 2016 et 2017, soit au total +0,3 point pour les salariés comme pour les employeurs en 2017.

Pour les employeurs, le gouvernement a précisé  que cette hausse de cotisation sera compensée dès 2014 par une baisse des cotisations au bénéfice de la branche famille pour ne pas alourdir d’avantage le coût du travail.

En revanche, à partir de 2016, les entreprises devront participer au financement d’un compte pénibilité qui permettra aux salariés exerçant un métier pénible de suivre une formation pour se reconvertir, travailler à temps partiel en fin de carrière ou partir plus tôt à la retraite (à raison d’un an de départ anticipe pour 10 ans de travail pénible).

Les retraités vont payer plus d’impôt

Les retraités seront également mis à contribution car le gouvernement a retardé de 6 mois (octobre au lieu d’avril) la revalorisation annuelle des pensions de retraites en fonction de l’inflation. Par ailleurs, la majoration de 10% attribuée aux parents de trois enfants sera désormais soumise à l’impôt sur le revenu.

Outre les réactions politiques attendues, quatre syndicats (CGT, FO, FSU et Solidaires) déçus par le texte gouvernemental ont décidé de maintenir leur appel à manifester le 10 septembre 2013.