Conclus l’un et l’autre en octobre 2012, les deux dispositifs destinés à faciliter le retour à l’emploi des jeunes, les Emplois d’avenir et les Contrats de génération connaissent des fortunes contraires. Si le chiffre cible des premiers – 100 000 contrats signés à fin 2013 – devrait être atteint, un rapport d’étape dressé à la mi-septembre par le ministère du Travail, donne à penser que pour les contrats de génération, on sera loin des 75 000 emplois prévus pour mars 2014.

Créer des emplois jeunes tout en maintenant les seniors en activité

Une des propositions phares de la campagne de François Hollande, le dispositif consistant à embaucher un jeune tout en maintenant un senior dans l’emploi connait quelques ratés. Seules 10.600 demandes avaient été déposées mi-septembre dans les entreprises de moins de 300 salariés, a indiqué le 19 septembre le ministère du Travail. Or, selon Les Echos, quelque 1400 d’entre-elles auraient été refusées. Un piètre bilan comparé aux 56.000 Emplois d’avenir déjà conclus. Mais il faut dire que les Contrats de génération sont beaucoup plus complexes à mettre en œuvre…

Une approche différente dans les petites et dans les grandes entreprises

Opérationnel depuis six mois, ce dispositif devait répondre au double défi du chômage des seniors et des jeunes (24,6% au 2e trimestre) en fonction de la taille des entreprises.

Dans celles de moins de 300 salariés, il s’agit d’une aide financière (4 000 euros par an pendant trois ans) pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans en CDI, couplée au maintien d’un salarié de plus de 57 ans. L’objectif était d’atteindre 75.000 signatures d’ici fin mars 2014 et 500 000 en 5 ans.

Dans les entreprises de moins de 50 salariés (96% des contrats signés), pour lesquelles le dispositif est très simple, la montée en charge est « normale« , assure le ministère. C’est dans celles de 50 à 300 salariés que le bât blesse.

Michel Sapin leur a donc accordé le 12 septembre « quelques semaines » supplémentaires au-delà de la date butoir du 30 septembre, pour leur laisser le temps de terminer les négociations engagées. Le ministre du Travail promet un premier bilan global du dispositif (aides octroyées et contenu des accords) au mois d’octobre.

Le portage salarial, un levier important dans le retour à l’emploi des seniors

Cette volonté affirmée du gouvernement de lutter contre le chômage des seniors notamment est à rapprocher de sa décision de reconnaître pleinement le portage salarial senior. En effet, le portage est une forme prisée des cadres, ingénieurs et experts qui souhaitent entamer une seconde carrière avec plus d’autonomie professionnelle ou souhaitent devenir consultants.

Le portage salarial dans sa version stabilisée, issue de l’accord professionnel étendu en juin 2013, a lui fait ses preuves en faveur du retour à l’emploi des seniors.