entreprises espagnoles expérimentation semaine de 4 jours

 

Plusieurs pays, comme l’Islande, le Canada ou le Japon, ont testé la semaine de quatre jours sur une partie de leur population active. Partout, ce rythme a produit des résultats positifs : moins de fatigue et de stress, meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, productivité accrue. L’Espagne vient de se lancer dans cette voie. Qu’en est-il de la France ?

L’Espagne se lance dans l’expérimentation de la semaine de 34 heures

Avec la « bénédiction » du gouvernement, l’enseigne de prêt-à-porter Desigual a proposé aux employés de son siège barcelonais de passer de 39,5 heures à 34 heures par semaine (du lundi au jeudi). En contrepartie de cette baisse de 13 % de travail, leur salaire est réduit de 6,5 %. La mesure a été votée par 86 % des concernés, et ceux qui ont refusé de s’y plier ont été contraints à la démission.

200 entreprises volontaires participent à cette initiative de l’État inscrite dans le récent projet de loi de finances. L’objectif : lutter contre la fatigue chronique des collaborateurs, afin d’améliorer leur santé et leur bien-être.

Une productivité en hausse des entreprises est attendue, sachant que selon certaines études, celle de l’Espagne est l’une des plus faibles du continent.

Pour le pays, il s’agit donc d’un véritable cheval de bataille surtout après la crise sanitaire, qui a eu des impacts lourds sur le moral des travailleurs.

S’il est encore trop tôt pour apprécier les retombées de cette opération inédite de l’autre côté des Pyrénées, le succès observé ailleurs suffit à motiver le gouvernement qui souhaite un plus large déploiement de ce mode d’organisation dès 2022.

À quand la semaine de quatre jours en France ?

En France, le dispositif intéresse un nombre croissant d’entreprises. LDLC, une entreprise lyonnaise spécialisée dans le commerce en ligne, fait partie des pionniers. Depuis janvier 2021, le groupe, dont quelques centaines de salariés ont franchi le pas, déclare avoir recruté une quinzaine de personnes et enregistré un bond de 45 % de son chiffre d’affaires, à 725 millions d’euros.

Son dirigeant salue un gain d’efficacité permis par le changement des méthodes de travail. Il note par ailleurs une chute de l’absentéisme, dont le taux à l’échelle nationale est passé en 2020 de 4,18 % à 5,04 % (+20 %).

Pour suivre son exemple, les autres n’ont besoin que de l’aval des organisations syndicales pour modifier l’accord d’entreprise. À quelques mois de la présidentielle, certains espèrent que la semaine de quatre jours en France trouve sa place parmi les sujets de campagne. Or, le ministère du Travail affirme de son côté que la question n’a pas encore été soulevée par les partenaires sociaux ou les parlementaires. Une éventuelle évolution réglementaire dans ce sens reste donc peu probable à court ou moyen terme.

Pour être libre de gérer son temps de travail, il existe une solution efficace en plein essor : le portage salarial (consulter le guide portage salarial définition).

  • Dans la définition de cette forme d’emploi, malgré la signature d’un contrat de travail entre le consultant et la société de portage, il n’existe pas de lien hiérarchique.
  • Le travailleur organise librement son temps en veillant simplement au respect des deadlines convenues avec l’entreprise cliente, et exerce dans le lieu de son choix (à son domicile ou un espace de coworking par exemple), sauf si sa présence est requise dans les locaux du client.

Il est également totalement autonome dans le choix de ses missions.