Étude bi-annuelle portant sur l’économie française, la dernière édition de Cartes sur table – en s’appuyant sur de nombreuses statistiques publiques, comme celles de l’INSEE ou d’EUROSTAT- dessine un panorama contrasté.

cartes sur tables 2016 medef

Le Medef a publié l’édition 2016 de son étude

«Le constat est à peu près le même tous les deux ans, mais en pire: le poids de la dette s’aggrave, le chômage progresse, la compétitivité se dégrade» explique Monsieur Roux de Béziueux, vice-président du Medef.

L’étude publiée le 25 janvier 2016 montre la distance qu’il existe entre la France et d’autres pays en terme de conversion numérique. Comme le souligne France Stratégie, «les entreprises française accusent un retard important dans l’adoption du numérique. En 2014, seulement 63% des entreprises françaises disposent d’un site Web, quand ce chiffre dépasse les 75% dans la plupart des économies avancées (…). En 2013, le taux d’équipement des entreprises en robotique est deux fois plus faible en France qu’aux Etats-Unis et en Allemagne».

Alors même que les gains de productivité sont le principal moteur de la croissance économique – que la French Tech est potentiellement un des principaux leviers de compétitivité – cet écart est évidemment source de questionnement.

L’organisation présidée par Pierre Gattaz appelle, sans surprise, «les pouvoirs publics à accélérer sans tarder sur les réformes indispensables».

Les trois clés de la conversion numérique

Le Conseil National du Numérique, au terme de son processus de consultation d’une pluralité d’acteurs, a identifié trois facteurs indispensables pour faire évoluer une entreprise.

Le premier est de chercher à développer un nouveau modèle organisationnel, mettant en accord hardware, software et pratique intra-entreprise. Dans ce cadre, organiser un cycle de formation pour les salariés peut être recommandé. Il est également conseillé de rester attentif aux possibilités de clusters numériques – ces pôles de compétitivité ou «grappe industrielle» permettant des échanges de technologies et des gains de compétitivité.

Pour financer cette transformation, plusieurs sources de financement sont envisageables, notamment publics.

Il faut ensuite adopter une approche disruptive, qui s’attache à envisager de nouveaux marchés, qu’ils soient géographiques ou d’usage, afin d’encourager l’évolution vers l’outil numérique. Les prospects, le mode de gestion, l’organisation de la «supply chain» ou du travail doivent être passés à travers ce tamis. La «scalabilité» des nouveaux projets devient dès lors une donnée fondamentale.

En troisième et dernier lieu, il ressort des consultations que s’inspirer du fonctionnement des startups est une méthodologie porteuse. Favoriser l’initiative individuelle, le télétravail, encourager les pensées disruptives afin de bénéficier des évolutions du marché plutôt que de les subir sont des réflexes indispensables bénéficier de la conversion numérique.