Moins d’une entreprise sur deux (48 %) a prévu d’augmenter le salaire de ses cadres en 2013, indique l’APEC (Association pour l’emploi des cadres) dans une enquête publiée le 12 septembre 2013. Et, à fin aout, près d’un quart des entreprises (23 %) avaient déjà décidé de ne concéder aucune augmentation à son encadrement pour l’année en cours.

Ces résultats sont conformes à ceux que révélait l’enquête ITG-Les Echos-BFM Business, dans laquelle les cadres mettaient en tête de leurs facteurs de démotivation « une rémunération trop faible ». La même enquête démontrait d’ailleurs, que face à cette réalité économique de plus en plus de cadres souhaitent prendre leur envol et créer leur propre activité, notamment en devenant consultants ou freelance dans leur domaine d’expertise par le biais du portage salarial désormais dédié aux cadres.

De plus, selon l’APEC, les enveloppes globales d’augmentation salariale seront en outre plus basses en 2013 qu’elles ne l’ont été en 2012 traduisant la persistance de la crise. Déjà en 2012, seuls 43 % des cadres avaient fait l’objet d’une augmentation salariale, (en recul de 7 points par rapport à 2011) et le salaire médian de la profession était resté stable à 48 000 euros/an (pour un salaire moyen de 54 100 euros).

Cette tension sur les salaires se répercute bien évidemment sur les nouvelles embauches dont le salaire moyen a baissé d’une année à l’autre de 37 000 à 36 000 euros/an (29 000 euros pour un jeune diplômé), indique l’APEC« Le principal argument de négociation reste l’expérience, mais les conditions de négociation deviennent plus difficiles», souligne l’étude. Et conscients des marges de manœuvre restreintes de leurs employeurs, seul un tiers des cadres pensent obtenir une augmentation tandis que un sur deux a même renoncé à en demander une cette année.

Par ailleurs, selon les statistiques de l’Acoss, qui fédère les organismes de Sécurité sociale, le salaire moyen par tête (SMPT – toutes catégories confondues) a crû de 1% au deuxième trimestre pour atteindre 2.438 euros bruts mensuels, compensant le ralentissement observé au 1er trimestre (+0,2%). Il a ainsi augmenté sur un an de 2,1%, soit un gain de pouvoir d’achat de 1,3 point compte tenu de la hausse des prix de 0,8%. Le salaire moyen est calculé en rapportant la masse salariale (cumul des rémunérations brutes des salariés) versée chaque trimestre à l’effectif moyen observé.

Notons enfin que les effectifs salariés dans le secteur privé étant en recul de 0,1% au deuxième trimestre 2013 (-0,7% sur un an), la masse salariale a continué cependant de croître (+0,8% sur le trimestre, +1,4% sur un an), à 130 milliards d’euros.