Les écarts salariaux entre les salariés et les grands patrons des 100 plus grandes entreprises françaises augmentent continuellement, indique un rapport de l’Oxfam. Il note également une forte baisse de la part des richesses générées et allouées aux employés au cours de la dernière décennie. Afin de limiter ces inégalités, Cécile Duflot, directrice générale de l’ONG, propose de plafonner la rémunération mensuelle des dirigeants de grands groupes à 40 000 euros.

Des écarts de salaires impressionnants dans certains groupes

D’après l’étude d’Oxfam sur le top 100 des entreprises tricolores cotées en Bourse (à l’exclusion des sociétés financières et immobilières),

Les différences de salaire entre les présidents-directeurs généraux et les salariés se sont creusées à un rythme soutenu entre 2011 et 2021 ».

 Cette forte hausse s’expliquerait par le fait que les premiers ont vu leur rémunération croître de 66 % sur les 10 ans, alors que celle des employés et le SMIC n’ont progressé que de 21 % et 14 % respectivement sur la même période.

D’après l’analyse d’Oxfam, c’est Daniel Julien, PDG de la société Teleperformance, qui se distingue avec l’écart de salaire le plus élevé en 2021, à 1 484 fois au-dessus de la moyenne des collaborateurs. En revanche, il n’est pas celui qui touche le plus haut salaire. Carlos Tavares, patron de Stellantis, a gagné 66 millions d’euros la même année, soit 3 420 fois le SMIC en vigueur et 1.139 fois plus que ses employés.

À noter : L’envie de concilier vie pro et vie perso est l’une des motivations des Français à basculer vers le freelancing. De plus, les personnes possédant un haut niveau d’expertise, notamment, préfèrent s’affranchir de l’entreprise afin de fixer librement leurs honoraires et ne plus rendre de comptes à une hiérarchie.

Et pour ceux qui ne souhaitent pas perdre la sécurité liée au salariat tout en étant indépendants, devenir salarié porté est une option intéressante.

Une simulation portage salarial permet de mieux comprendre les spécificités de cette nouvelle forme d’emploi en plein essor.

Des propositions de mesures pour limiter les inégalités salariales

Afin de limiter ces différences colossales, Cécile Duflot préconise de bloquer le salaire maximum mensuel à 40 000 euros, ce qui équivaudrait à 500 000 euros par an. Elle va donc plus loin qu’Oxfam, qui propose de maintenir l’écart à 1 contre 20 au maximum entre le salaire médian et le salaire maximal.

Oxfam apporte d’autres idées de mesures à mettre en place pour améliorer la situation, notamment l’augmentation des salaires des salariés et des femmes, premières victimes de ces différences de traitement.

 L’ONG plébiscite une « augmentation pérenne, et non l’octroi de primes ponctuelles ».

Elle préconise également de revoir les critères de détermination du salaire du dirigeant, qui ne devrait plus être indexé à la valeur en bourse, mais conditionné à l’atteinte d’objectifs fixés sur le long terme.

Enfin, l’ONG estime non pertinent le système qui autorise les PDG à définir leur propre rémunération et à la faire valider par le conseil d’administration, qui compte très peu de salariés.