Pour exercer une activité indépendante, le statut juridique est une question essentielle. Freelance et portage salarial sont des alternatives avantageuses, mais répondant à des attentes différentes. Le premier représente la liberté, mais avec une faible protection sociale. L’autre est sécurisé sur le plan juridique et social en contrepartie d’un certain coût.

Que signifie le statut de freelance ?

  • Le freelance est un travailleur indépendant qui propose ses services à des entreprises sans en être salarié.
  • Il peut effectuer des missions de courte ou de longue durée, récurrentes ou ponctuelles.
  • Le freelance n’a aucun lien de subordination hiérarchique avec ses clients, il est son « propre patron ».
  • Ce statut lui offre une grande liberté dans la sélection des entreprises avec lesquelles il souhaite collaborer, dans la gestion de son temps, dans le choix du lieu de travail (à son domicile, dans un espace de coworking…), même s’il lui arrive de travailler dans les bureaux du client.

Cependant, travailler en freelance implique des contraintes.

  • Comme il ne s’agit pas d’un statut à proprement parler, il est indispensable de choisir une forme juridique qui définit le cadre légal de l’activité, ainsi que le régime social et fiscal applicable. Pour se lancer, le freelance dispose de plusieurs possibilités :
  1. profession libérale,
  2. micro-entreprise,
  3. entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL),
  4. entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL).
  • Il doit également se faire immatriculer afin d’obtenir un numéro SIRET qui permet son identification par les services fiscaux et sociaux et l’autorise à émettre des factures.
  • Le quotidien d’un freelance est bien rempli, entre ses missions, la prospection client, la gestion comptable et administrative. Ce statut n’est donc pas adapté à tous.

Que signifie le statut de salarié porté ?

Le portage salarial est une formule hybride à mi-chemin entre le salariat et l’entrepreneuriat qui donne accès au meilleur des deux mondes.

Au lieu d’établir directement un contrat avec le client, le consultant signe un contrat de travail (CDD ou CDI) avec une société de portage salarial qui conclut à son tour un contrat commercial avec l’entreprise cliente.

Le système comporte de nombreux avantages :

  • D’une part, le consultant choisit ses clients et ses missions, fixe ses propres tarifs et définit les modalités de l’intervention avec le client (durée, lieu).
  • Il organise ses journées à sa guise, pourvu que les délais convenus avec l’entreprise cliente soient respectés.
  • Par ailleurs, il n’a pas à créer de structure juridique spécifique, celle-ci étant fournie par la société de portage.
  • La garantie financière en cas de défaillance du client et l’assurance responsabilité civile et professionnelle souscrites par l’entreprise « porteuse » offre un cadre juridique 100 % sécurisé au travailleur.
  • D’autre part, ce dernier a droit à la même couverture sociale que tous les salariés :
  1. remboursement des soins,
  2. versement d’indemnités journalières lors des arrêts de travail,
  3. cotisation aux régimes de retraite,
  4. congés payés,
  5. allocations chômage cumulables avec les revenus de l’activité professionnelle indépendante.
  • Enfin, en plus de s’occuper de tout le volet administratif, la société de portage salarial dispense des formations, aide à la recherche de missions, propose un accompagnement par des experts et donne au salarié porté un accès à une communauté de professionnels afin de développer son réseau.

Toutefois, il est important de souligner que le système s’adresse tout particulièrement aux personnes justifiant d’une solide expertise dans un domaine spécifique. Raison pour laquelle les chances de décrocher des projets sont élevées pour les managers et plus largement, les anciens cadres d’entreprises, les formateurs, les consultants seniors, même si le portage salarial est en théorie ouvert à tous.

Que choisir entre freelance et portage salarial ?

Entre freelance et portage salarial, il appartient à chaque consultant de choisir en fonction de ses aspirations et contraintes. Les deux conviennent pour réaliser des prestations intellectuelles : informatique, web, conseil, marketing, communication, coaching, formation, etc.

S’il ne souhaite pas perdre de temps avec les démarches administratives (incluant la facturation, le recouvrement, le paiement des charges sociales…), la gestion comptable, les obligations fiscales et les questions juridiques, il a tout intérêt à se tourner vers une société de portage. C’est une solution rassurante lorsque l’on quitte un emploi salarié pour découvrir le monde du freelancing grâce à la couverture sociale associée au statut de salarié et à l’accompagnement d’une équipe d’experts. Une fois l’activité sur les rails et le réseau professionnel plus conséquent, le consultant peut facilement créer sa propre entreprise.

S’il ne redoute pas l’administratif et le manque de sécurité, il peut rester en tant que freelance, d’autant que différents outils en ligne existent aujourd’hui pour gérer simplement sa comptabilité. Il bénéficie ainsi d’une totale liberté et perçoit une rémunération plus importante non grevée par une quelconque commission. En revanche, il ne dispose d’aucun filet de sécurité en cas de baisse ou d’arrêt d’activité.