Malgré le dynamisme du marché américain de l’emploi, les licenciements se poursuivent au sein des géants de la tech, après 260 000 suppressions de postes l’an dernier. La pression des investisseurs et l’avènement de l’IA expliquent en grande partie l’évolution de la politique RH de ces poids lourds du numérique.
Vague de licenciements parmi les géants du numérique
Pendant des années, les entreprises technologiques ont recruté massivement, séduisant et fidélisant leurs talents à grand renfort de rémunérations attractives et d’avantages inédits. Mais depuis 2003, les coupes budgétaires ont changé la donne du côté de la Silicon Valley.
Au total, ces grands groupes, qui comptent parmi les plus prospères et les plus puissants des États-Unis et du monde, ont mis fin au contrat de plus de 260 000 collaborateurs. Et le mouvement se poursuit. Selon The New York Times,
32 000 employés de Google, Amazon, Microsoft, Discord, Salesforce ou eBay ont perdu leur emploi en janvier 2024, alors qu’il s’en est créé 353 000 en un mois sur l’ensemble du territoire.
Le quotidien précise d’ailleurs que
Ces licenciements surviennent dans un contexte d’augmentation des ventes, des bénéfices et des cours des actions.
Les travailleurs en quête d’un nouveau poste doivent désormais s’habituer à l’absence de sécurité de l’emploi, qui représentait auparavant l’un des attraits majeurs de ces poids lourds du numérique. Nombreux sont ces derniers qui déclarent aujourd’hui se méfier de ces sociétés qui réduisent leurs équipes. Certains s’orientent vers le freelancing ou vers des formules hybrides comme le portage salarial informatique, qui leur permet de bénéficier d’une bonne protection sociale tout en préservant leur autonomie.
Fin du mythe de l’eldorado californien ?
Le New York Times attribue le revirement des grands acteurs de la tech américaine en matière de RH à deux nouveaux défis :
- la gestion des milliers de collaborateurs recrutés durant la crise sanitaire afin de répondre à l’explosion de la demande,
- la nécessaire adaptation aux bouleversements provoqués par l’intelligence artificielle générative.
Aussi bien les dépenses en matériel que les besoins en compétences tournent autour de l’IA. En outre, explique le Washington Post,
Les investisseurs des leaders de la tech exercent une pression accrue pour l’amélioration de leurs performances financières.
Pour accroître leur efficacité et leur rentabilité, ces derniers n’hésitent plus à opérer des coupes importantes au sein de leurs effectifs.
Pour Bloomberg,
Les entreprises technologiques ne font plus figure d’exceptions face aux autres secteurs durement affectés par la pandémie, les confinements et les problèmes d’approvisionnement.
Sans garantie, les travailleurs du monde numérique doivent composer avec un marché du travail plus volatil et incertain.