Amazon négocie le retrait de la loi instaurant des frais d’envoi minimum pour les livres

Amazon négocie avec le gouvernement français le retrait d’un projet de loi imposant un tarif minimum unique pour la livraison de livres. L’objectif est d’instaurer une équité entre tous les acteurs du marché. Le géant américain réclame la hausse à environ 2 euros des frais de port minimums sous réserve de renoncer à la mesure fixant un prix plancher pour l’envoi visant à favoriser les librairies indépendantes.

Instauration d’un prix plancher pour la livraison de livres

Près de quatre décennies après l’entrée en application du prix unique du livre, la future loi portée par la sénatrice Laure Darcos de Soyons libres (SL) vise à permettre aux petites librairies indépendantes de se battre à armes égales avec les grandes plateformes. Elle devrait également contribuer à l’amélioration de l’économie du livre.

En effet, aujourd’hui, les poids lourds du commerce en ligne tels qu’Amazon et la Fnac sont avantagés par rapport à leurs concurrents de taille plus modeste, dans la mesure où leurs frais d’envois se limitent actuellement à un centime d’euro. En fixant un minimum, la loi veut donner des chances aux libraires de préserver leurs parts de marché.

Selon Amazon,

Cette mesure pourrait coûter chaque année jusqu’à 250 millions d’euros supplémentaires aux consommateurs finaux.

Son porte-parole rappelle que

43 % des livres expédiés à travers l’Hexagone se destinent à des communes dépourvues de librairies, et que 20 % des achats de livres se font en ligne.

Bon à savoir : il existe actuellement une forme d’emploi innovante qui s’adresse aux indépendants qui assurent des prestations dites « intellectuelles » (consultants, coachs, prestataires informatiques, etc.) : le portage salarial (aussi connu sous le nom de portage salarial informatique, pour les profils IT).

Cette « situation intermédiaire » leur permet d’exercer en toute indépendance tout en bénéficiant de la couverture sociale (sécurité sociale, mutuelle, cotisation retraite, chômage…) et de la sécurité de l’emploi des salariés.

Retrait de la loi contre relèvement des frais d’envoi négocié par Amazon

La firme de Jeff Bezos redoute que d’autres pays européens suivent l’exemple français. À la fin de l’été 2021, David Naggar, le responsable de la division livres d’Amazon, a ainsi fait le déplacement depuis pour Seattle aux États-Unis plaider la cause du géant américain.

Le 25 août, le ministère de la Culture a accueilli une rencontre à ce sujet en présence de la ministre Roselyne Bachelot. Amazon négocie le retrait de la loi définissant le prix de port minimal. En contrepartie, il s’engage à relever ses propres frais d’expédition à 1,80 € ou 2 € comme les autres biens de consommation, sauf pour les abonnés Premium.

Il reste que le texte fixant un seuil au coût de livraison est soutenu par les élus de tous bords politiques et a même le soutien du président de la République. Il doit d’ailleurs être adopté en lecture définitive par les députés et sénateurs à la mi-décembre. Après sa validation, les ministères de l’Économie et de la Culture, ainsi que l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) devront s’accorder sur les modalités pratiques, à officialiser par arrêté. Sa promulgation doit intervenir dans les six mois et dans les trois ans, un bilan devra être établi pour évaluer son impact.