Changer de vie, en particulier de vie professionnelle, n’est pas une démarche à décider à la légère et à entreprendre sans préparation. La réussite du projet nécessite de définir des objectifs, d’évaluer les risques, de travailler sa motivation au quotidien et de vaincre la peur de l’échec. Ceux qui redoutent de rater leur reconversion peuvent se tourner dans un premier temps vers le portage salarial afin de limiter le risque tout en testant la solidité de leur activité en conditions réelles.

Se fixer des objectifs pour changer de vie 

Lorsqu’une personne aspire à une meilleure vie personnelle ou professionnelle, elle doit souvent engager un changement plus ou moins important. Dans tous les cas, une introspection est nécessaire.

S’agissant d’un changement de vie professionnelle, les doutes et les baisses de régime sont le lot de tous les actifs, même ceux qui sont habitués au succès, mais ces difficultés ne doivent pas systématiquement conduire à une reconversion. Une nouvelle carrière ne s’impose que lorsque les incertitudes persistent, qu’un mal-être s’installe, que les performances se dégradent, que la passion n’est plus au rendez-vous.

C’est le moment de se poser certaines questions et d’y répondre avec honnêteté.

  • Est-ce que mon travail actuel me donne encore satisfaction ?
  • Est-ce que je suis suffisamment bien rémunéré au regard de mes qualifications et de mes attentes ?
  • Puis-je changer quelque chose dans ma situation actuelle afin d’être plus heureux ?
  • Qu’ai-je envie de faire ? Comment ? Où ?
  • Qu’est-ce qui me retient dans cette entreprise/à ce poste ?
  • Que pourrai-je trouver de mieux ailleurs, compte tenu des points forts et points faibles de ma situation actuelle ?
  • Si je pars, comment vais-je couvrir mes dépenses ? Puis-je me permettre de subir une baisse de revenus pendant la période de transition ?

Ces réponses doivent aboutir à une prise décision : rester à la même place ou modifier son plan de carrière. Dans le deuxième cas, se fixer des objectifs est la première étape incontournable. Car comment avancer sans savoir précisément ce que l’on souhaite obtenir ou accomplir ? Les objectifs aident à :

  • se motiver ;
  • mobiliser ses ressources ;
  • augmenter sa confiance en soi ;
  • suivre sa progression et réaliser que le but n’est pas hors de portée.

Écrire ses objectifs noir sur blanc permet de les formaliser et leur confère davantage de force. Cette démarche permet de ne rien oublier, facilite le suivi des tâches à accomplir, même si le projet de changement comporte de nombreux aspects et/ou s’étale sur une période relativement longue.

Ces objectifs doivent présenter les caractéristiques suivantes :

  • Progressifs, avec des objectifs principaux et des objectifs secondaires : de cette manière, parvenir à un palier est source de satisfaction et procure un sentiment d’accomplissement précieux pour avoir la force et le courage de poursuivre.
  • Réalistes : rien n’est plus décourageant que de courir après un objectif impossible, trop élevé par rapport à ses compétences ou ses ressources ou sur lequel la personne n’a pas le contrôle.
  • Suffisamment hauts : tout comme des objectifs irréalistes sont à proscrire, des objectifs trop bas fixés ne poussent pas à se dépasser. L’enjeu est de trouver le bon équilibre entre des objectifs hors de portée immédiate, tout en restant accessibles, quitte à les relever progressivement.
  • Précis : chaque objectif doit être associé à des dates, des montants ou d’autres indicateurs mesurables qui permettent d’affirmer qu’il est atteint.

Ensuite, pour chacun d’entre eux, il est essentiel d’en définir :

  • les bénéfices attendus ;
  • l’échéance ;
  • les personnes à solliciter éventuellement pour obtenir de l’aide.

Les objectifs doivent être organisés par ordre de priorité, ce qui évite d’avoir à effectuer un trop grand nombre d’actions simultanément. Le principe est de traiter chacun d’entre eux l’un après l’autre selon le classement, en commençant par l’objectif principal portant le numéro un.

Accroître sa motivation pour changer de vie 

Souvent, le manque de motivation est la cause de l’échec des projets de changements de vie, qui prennent du temps. La capacité à rester motivé est une question d’état d’esprit qui s’entretient au quotidien. Voici quelques conseils pour développer et garder le bon état d’esprit :

  • Afficher une positive, en se persuadant que cela est possible et que l’on a la capacité à atteindre son but (croire en son potentiel).
  • Se fixer plusieurs mini objectifs plutôt qu’un seul objectif principal pour éviter de se perdre et avoir plus fréquemment des « victoires à célébrer ».
  • S’accorder une récompense proportionnelle à l’importance de l’objectif atteint et qui ne s’avère pas contre-productive.
  • Visualiser ses objectifs chaque jour pendant quelques minutes et apprécier les sensations ressenties.
  • Assumer la responsabilité de son action ou de son inaction et des conséquences qui en découlent donne le contrôle sur les choses et le pouvoir d’influer sur leur cours.
  • Se mettre en action : l’action incite à faire de plus en plus, à relever successivement les défis qui se présentent. Prenons l’exemple d’un footing à l’extérieur quand on manque de tonus ou de motivation : au lieu de s’arrêter aux freins, il faut se lever de son canapé, s’habiller, se chausser et franchir le pas de la porte, une fois sur la lancée, l’inconscient ne sera plus tenté de faire marche arrière. Au final, la sortie procure davantage de plaisir, car il y a eu une véritable volonté de s’y mettre.
  • Persévérer : s’astreindre à travailler sur le projet chaque jour, même un peu par manque de disponibilité, permet de garder un rythme de croisière et de ne pas perdre l’objectif de vue.
  • Rejoindre une communauté pour partager des expériences, s’échanger des astuces, obtenir et prodiguer des conseils, s’encourager les uns les autres, etc., permet d’affiner son projet et de rompre avec l’isolement et de rester focalisé sur ses objectifs.
  • Tenir un journal de bord pour consigner ses accomplissements, ses impressions… permet de prendre de la hauteur et ne pas dramatiser ses erreurs.
  • Donner du temps au temps : changer de vie ne se fait pas en un jour, la patience et la constance sont les piliers de la performance.
  • Faire appel à un tiers pour faire le point, juger de l’avancée du projet avec un regard neutre sur la base de critères pertinents et aider à décider des prochaines actions à mettre en place.

Évaluer les risques pour changer de vie 

Tout projet comporte forcément une part de risque et ceux-ci font partie des facteurs permettant la réalisation d’un changement important. En effet, il est rare que tout se passe exactement selon les prévisions. La mise en place d’un plan de management des risques est donc essentielle dès la phase de réflexion afin d’augmenter les chances de succès. 

Gérer les risques revient à les identifier, les classer et les traiter afin d’être paré au maximum d’éventualités. L’étude de projets similaires et les conseils d’experts sont recommandés.

  • Dresser la liste de tous les points faibles et dangers susceptibles d’affecter le déroulement du projet. Ils peuvent porter sur plusieurs volets :
  • organisation : aléas économiques, changements stratégiques dans l’entreprise…
  • finances : dépassement du budget, insuffisance de moyens…
  • RH : problèmes relationnels au sein de l’équipe, manque de compétences, turn-over ou absentéisme élevé…
  • délais : erreur d’estimation, retards de livraison par les fournisseurs…
  • techniques : dysfonctionnement ou obsolescence des équipements, inadéquation d’un logiciel inadapté…
  • juridique : normes et contraintes réglementaires, défaillance d’un sous-traitant ou d’un fournisseur…
  • environnement : intempéries, répercussions négatives du projet sur l’environnement…
  • L’étape suivante consiste à évaluer l’impact sur le projet de chaque risque répertorié : retards, surcoûts, obligation de toucher aux spécifications techniques du projet.
  • Ensuite, il est nécessaire d’estimer la probabilité de survenue de chaque risque et de la gravité de ses répercussions afin d’établir une hiérarchie.

La priorité des recherches de solutions préventives ou correctives va ainsi porter sur les menaces les plus graves et les plus probables. Chaque réponse doit être déterminée au cas par cas afin d’éliminer le risque ou d’en réduire l’impact.

Le suivi des risques est une démarche continue, d’une part parce qu’ils augmentent à certaines périodes, et d’autre part parce qu’ils évoluent, par leur nature ou leur degré de criticité, voire qu’ils disparaissent tandis que d’autres se créent. Il est important de documenter ces risques, les actions mises en œuvre et les résultats obtenus afin d’accélérer la prise de décision lorsqu’ils se produisent, de gagner en efficacité et de capitaliser l’expérience acquise et la partager avec d’autres porteurs de projet.

Surmonter sa peur de l’échec pour changer de vie 

L’échec fait partie de la vie, elle permet de s’améliorer et progresser, mais aussi de prendre des précautions afin d’éviter les… échecs dus à la précipitation ou à l’accès de témérité. Il n’y a pas lieu d’avoir honte ou peur de se tromper. C’est en échouant que la capacité d’adaptation de chaque individu et sa résistance aux difficultés se développe. Or, la plupart des personnes redoutent l’échec, par crainte de repasser par cette période difficile. Apprendre à surmonter cette peur est indispensable pour passer à l’action ou retenter sa chance après une expérience ratée. 

Changer de regard sur l’échec pour changer de vie 

L’échec génère un sentiment négatif et peut entamer la confiance et l’estime de soi. Pourtant, il peut aussi être vu comme une opportunité de tirer des leçons, de mieux se connaître, de se motiver pour atteindre ses objectifs.

Relativiser pour changer de vie 

Accepter que le risque d’échec soit présent dans toute action entreprise est le premier pas pour éviter de le prendre trop à cœur lorsque l’on y est confronté.

Prendre du recul sur la situation est la seconde étape. En effet, l’échec n’est pas forcément synonyme de manque de compétences, mais peut être dû à un problème conjoncturel, à un aléa qui n’avait pas été identifié lors de l’analyse des risques, etc.

Se reprogrammer positivement pour changer de vie 

Il existe des techniques pour agir sur son mental afin de voir les choses positivement. La visualisation est l’une d’entre elles : dans un état de relaxation profonde, la personne est amenée par un professionnel à visualiser et « vivre » son objectif et les actions à accomplir pour y parvenir. Cet exercice lui permet de se sentir plus sereine et plus confiante pour se lancer réellement. Si la peur est née d’un échec passé, la visualisation aide à dissocier ce souvenir de sensations négatives à remplacer par des sensations positives.

La préparation mentale pratiquée par les sportifs de haut niveau pour augmenter leur potentiel physique et psychique a également fait ses preuves. Ces athlètes ont aussi régulièrement recours à la technique de l’ancrage, qui consiste à associer les expériences passées et réussies à des sensations positives. Plus tard, la reproduction de ce geste favorise le ressenti de la confiance en soi et la sérénité.

Se faire accompagner par un coach pour la préparation mentale, la gestion du stress et des émotions ainsi que l’amélioration de la confiance en soi est conseillé pour obtenir des résultats plus rapides.

Agir pour changer de vie 

Chaque pas effectué vers l’objectif fixé, chaque expérience positive, chaque petite victoire, contribue à éloigner la peur, tandis que l’inaction l’alimente et paralyse. C’est pourquoi il faut continuer à essayer, encore et encore, car qui dit risque d’échec dit aussi possibilité de succès, et donc occasion de se renforcer face à la peur.

Changer de vie professionnelle et opter pour le portage salarial 

Le changement de vie est souvent lié au besoin de se reconvertir professionnellement : gagner un meilleur salaire, devenir son propre patron, avoir un emploi plus intéressant, vivre de sa passion… Il arrive également que le changement s’impose à cause d’un licenciement, d’une situation de harcèlement, de la lassitude d’un travail routinier, d’un burn-out, d’un déménagement, de la mutation du conjoint, de la naissance d’un enfant, de l’évolution des centres d’intérêt, etc. Les motivations sont multiples.

Aujourd’hui, la reconversion est courante dans tous les métiers et tous les domaines d’activité, généralement après un licenciement ou un départ volontaire de l’entreprise. D’après une étude datant de 2017, plus d’un actif sur 4 (26 %) a connu un changement professionnel au cours de l’année écoulée. Tous les profils sont concernés, quel que soit l’âge, le niveau d’étude ou le statut.

Cependant, s’orienter vers une nouvelle carrière ne se fait pas du jour au lendemain, car elle peut littéralement bouleverser la vie du salarié, sur les plans organisationnel, financier, émotionnel. Elle nécessite une réflexion approfondie et la mise en place d’une stratégie, car les écueils et défis à relever sont nombreux tout au long du parcours. 

La reconversion pour changer de vie avec le portage salarial 

Pour minimiser le risque, le portage salarial constitue une excellente solution. Il permet d’entamer sa reconversion et de tester la faisabilité de son projet professionnel avec sérénité. Il est particulièrement pertinent pour ceux qui envisagent une création d’entreprise ultérieurement. En effet, ils exercent leur activité indépendante en étant salariés d’une société spécialisée. Explications.

Le consultant en portage salarial cherche lui-même des missions et négocie les termes avec les clients qu’il trouve. Il travaille en toute autonomie chez lui, dans les bureaux de l’entreprise cliente ou dans un autre lieu, en fonction des modalités convenues. En revanche, il ne facture pas directement ses prestations : il signe un contrat de travail avec une société de portage salarial qui, en parallèle, conclut un accord commercial avec le client. Celle-ci se charge de tout l’aspect administratif, incluant la facturation, le recouvrement et l’encaissement.

Ensuite, elle verse au « porté » un salaire après déduction de ses frais de gestion et diverses charges et cotisations sociales de ses honoraires. Bien que le système doit coûteux, il présente pour le salarié des avantages indéniables dans le cadre d’une reconversion :

  • Le porté teste la pertinence de son projet de reconversion sans investissement financier lourd, puisque la société de portage salarial lui fournir la structure juridique.
  • Il n’a pas à souscrire une garantie responsabilité civile professionnelle ou à adhérer à une mutuelle, il est couvert par celles de son employeur.
  • Sur le plan social, il bénéficie de la sécurité liée au statut de salarié : affiliation au régime général de la sécurité sociale, cotisation pour la retraite, droit au chômage, formation.
  • Il touche des indemnités en sa qualité d’apporteur d’affaires.
  • Il peut se consacrer pleinement à sa mission, puisque la société de portage se charge de toutes les formalités administratives et fiscales. Sa seule obligation est de produire un rapport mensuel d’activité et de déclarer ses frais professionnels.
  • Il peut cumuler son activité de porté avec l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) afin de minimiser la perte de revenus.

Le succès et la pérennité d’une activité en portage salarial reposent en grande partie sur la qualité de la société. La plus grande vigilance est par conséquent de mise lors de sa sélection. Voici les critères les plus importants :

  • la solidité financière, bien que la souscription d’une garantie financière soit obligatoire pour donner au salarié l’assurance du paiement de son salaire en cas de défaillance de l’entreprise ;
  • le pourcentage de ses frais de gestion et autres prélèvements ;
  • les modalités de paiement du salaire ;
  • les autres avantages : niveau de prise en charge de la mutuelle entreprise.

Une fois son projet entrepreneurial prêt, ou s’il décide de revenir à un emploi salarié, le freelance porté peut simplement déposer sa démission ou négocier une rupture conventionnelle. S’il n’a aucune mission en cours, même s’il est lié par un contrat à durée indéterminée avec la société de portage, il peut négocier une dispense de préavis. 

Si, à l’inverse, le portage salarial convient au consultant indépendant, les meilleures sociétés spécialisées dans ce domaine proposent leur accompagnement à leurs employés portés pour les aider à développer leur activité, que ce soit par des conseils d’experts ou par la mise en œuvre d’un plan de formation personnalisé.