Le salon des entrepreneurs* est une occasion opportune de réfléchir à ce que sont les entrepreneurs d’aujourd’hui et de demain. Selon l’étude du Cabinet Openmind Dirigeant**, qui s’est intéressé à cette question, les jeunes de la génération « Z » entreprennent comme ils pensent, c’est-à-dire de façon « arborescente ».

Les jeunes entrepreneurs de la génération Z - © Robert Kneschke - Fotolia.com

Les entrepreneurs de la génération Z

Nés dans les années 1990, ils ont donc vécu l’émergence et l’installation du chômage de masse. Depuis l’enfance ils ont aussi été sollicités par les nouvelles technologies, alors en plein boom (années 1990-2000), ils sont des digital natives. Cette sollicitation permanente a permis de développer chez la nouvelle génération une capacité à travailler presque simultanément sur plusieurs projets.

En effet on constate que les jeunes entrepreneurs de la génération Z n’ont pas une vision aussi linéaire que celle des générations précédentes et préfèrent même suivre un projet s’étendant sur plusieurs champs de compétences, sur plusieurs plans qu’ils souhaitent gérer en même temps. A terme, cette génération pourrait imposer ce style de gestion mais en attendant, cette nouvelle façon d’entreprendre intéresse beaucoup les dirigeants actuellement à la tête des plus grandes entreprises, surtout quand les « Z » sont leur prestataire ou plus encore s’ils intègrent leurs équipes.

Un besoin de stimulation constant

L’étude détermine que c’est l’éphémère, la mondialisation, la vitesse, l’ouverture, les voyages, qui constituent l’atmosphère dans laquelle ils ont été élevés, dans laquelle ils vivent désormais. Cette nouvelle atmosphère implique une reconsidération des cadres traditionnels de l’emploi.

Cette nouvelle génération d’entrepreneurs a pris pleinement conscience que le marché du travail est souple et elle joue de cette souplesse. Beaucoup d’entre eux pensent déjà à revendre leur société à moyen terme, ce qui explique notamment une telle diversification dans leur entreprise. Ils ne se projettent pas au même endroit pour un très long terme comme on avait l’habitude de le faire lorsque la création d’une entreprise représentait une construction patrimoniale. « Etre jeune entrepreneur »  signifierait être capable d’enchaîner création sur création. Les notions de long terme et d’héritage n’ont pas les mêmes significations ou du moins n’entrent pas en ligne de compte dès le début de la vie salariale mais bien après.

Comment capter leur potentiel/attention : pourquoi pas le portage salarial ?

Fidéliser ces jeunes entrepreneurs créatifs à une seule et même entreprise paraît difficile. Encore une fois, plusieurs études montrent que pour la plupart ils ne se voient pas occuper le même poste dans la même entreprise plus de 3 ou 5 ans. Ainsi, cette souplesse n’a pas que des côtés positifs puisqu’elle ne leur garantit aucune « sécurité sociale », aucun filet de protection. Cependant, outre leur proposer de diriger leur propre projet à l’intérieur d’une entreprise déjà établie – l’intrapreneuriat – ces jeunes peuvent aussi trouver satisfaction au travers du portage salarial.

Être entrepreneur indépendant et salarié en même temps est maintenant possible grâce à cette démarche. En effet, grâce à la société de portage, le salarié n’a pas à se soucier de créer sa propre entreprise et donc des démarches administratives qui l’accompagnent. Par ailleurs il est assuré de recevoir un salaire de façon régulière même si l’entreprise cliente ne tient pas ses engagements aux échéances convenues. Enfin il bénéficie du statut de salarié et donc de tous les avantages qui y sont associés.

C’est le salarié « porté » qui choisit les entreprises dans lesquelles il veut travailler et c’est lui qui est chargé de les démarcher. Une fois l’accord trouvé c’est la société de portage qui prend tout en charge. De quoi satisfaire la mobilité et l’inconstance créatrice des jeunes salariés-entrepreneurs de demain.

* Le salon des entrepreneurs aura lieu les 5 et 6 février 2014 au palais de congrès à Paris. Plus d’informations sur : www.salondesentrepreneurs.com/paris.

** étude menée par Nathalie Vincent et Pascal Waldmann, associés d’Openmind Dirigeant, société spécialisée dans l’accompagnement de dirigeants. Plus d’informations sur www.openmind-dirigeant.com.