Le ministère du Travail (DARES) vient de dévoiler une large étude sur l’évolution de l’emploi ces trente dernières années. Ainsi, en 30 ans, la progression de l’emploi en France s’est faite pour une écrasante majorité dans les métiers les plus qualifiés. Les métiers peu qualifiés du tertiaire ont aussi été dynamiques mais les pertes ont été conséquentes dans les métiers peu qualifiés de l’industrie et de l’agriculture.

emploi et évolution des métiers en 30 ans

Des métiers de plus en plus qualifiés

D’après cette étude, la part dans l’emploi des métiers les plus qualifiés, qui est ici mesurée selon les salaires moyens, n’a cessé d’augmenter. Elle est ainsi passée de 25,2 % en 1982 à 36 % en 2012.

L’augmentation du nombre d’emplois qualifiés est particulièrement marquée pour les ingénieurs informaticiens (de 49.000 en 1982 à 354.000 désormais), les cadres des services administratifs, comptables et financiers (+ 414.000), les ingénieurs et cadres de l’industrie (+ 147.000) et ceux de la banque et de l’assurance (+ 135.000).

Une diminution du nombre d’emplois traditionnels peu qualifiés

Dans le même temps, les métiers les moins qualifiés ont automatiquement vu leurs effectifs décliner : de 24,2 % à 20,6 % de l’emploi total.

Parmi les exemples les plus emblématiques, celui des ouvriers non qualifiés du textile est particulièrement intéressant. Ces derniers étaient 277.000 en 1981, il n’en reste pourtant que 20.000 à ce jour.

Ces métiers de l’industrie traditionnelle sont en effet les premiers exposés face à l’automatisation des procédures de productions et à la concurrence des pays à bas salaire.

Autre exemple très symbolique de l’évolution des emplois peu qualifiés : la perte de 1 million d’agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs et bûcherons. La rationalisation de ces activités avec notamment la concentration des exploitations agricoles et l’impact des innovations techniques, a profondément touché ces secteurs traditionnels.

L’essor de l’emploi tertiaire

Mais derrière le recul brut de l’emploi peu qualifié se cache l’essor exceptionnel des services à la personne. Dans ce domaine en effet, les chiffres ont triplés : de 333.000 à 992.000 travailleurs.

L’explication de cette nouvelle donne pour l’économie du tertiaire s’explique par l’évolution démographique et sociale de notre société avec le vieillissement de la population et la hausse du taux d’activité des femmes.

Si les emplois ont changés, les attentes des travailleurs également.

Liberté, indépendance et sécurité : voilà les exigences auxquelles les formes d’emplois de demain devront répondre.

Le portage salarial en apporte la preuve.