Face aux stratégies nationales déjà engagées, et dans la continuité de la stratégie pour le marché unique du numérique lancé en mai 2015, la Commission prévoit d’unir les forces des différents États membres afin de faire entendre la voix Européenne sur la scène mondiale.

Le but est de revigorer les secteurs traditionnels (la construction, l’agroalimentaire, le textile…) et les PME qui sont particulièrement en retard dans la transition numérique.

Selon la Commission, le passage au numérique des produits et des services permettra d’augmenter les recettes du secteur de plus de 110 milliards d’euros par an en Europe sur les cinq prochaines années. De quoi dynamiser l’emploi dans une Europe qui relève doucement la tête du chômage depuis la crise financière.

Commission Européenne

Un paquet de quatre communications

La commission a présenté mardi 26 avril une communication se déclinant en quatre parties.

La première sur les enjeux de cette numérisation. La deuxième sur les normes utilisées par les ordinateurs, téléphones et autres tablettes, et ce autour de quelques grandes priorités comme la 5G ou l’internet des objets. La troisième sur la création d’un cloud européen, qui prendra la forme d’une plateforme unique d’échanges et d’exploitation de gros volumes de données, réservée dans un premier temps aux chercheurs. La dernière sur la numérisation des services administratifs.

Ces initiatives viendront s’ajouter aux stratégies nationales qui existent déjà, à l’instar de « Nouvelle France Industrielle ». Selon certaines études, la numérisation des produits et services pourrait permettre à l’industrie européenne d’accroître ses recettes de plus de 100 milliards d’euros dans les cinq prochaines années.

Une mobilisation de 50 milliards d’Euros prévue à l’horizon 2021

C’est une véritable bataille que la Commission Européenne veut mener face aux géants Américains et asiatiques. Dans une économie en pleine évolution, que certains comparent à la quatrième révolution industrielle, il s’agit ici de ne pas être décroché. C’est donc en vue de soutenir l’industrie numérique que ces dispositions sont prises.

Ces 50 milliards d’euros d’investissements publics et privés seront proposés par la Commission sous la forme de plans pour utiliser des instruments réglementaires, son soutien financier, ses pouvoirs de coordination et législatifs « pour déclencher des investissements supplémentaires dans tous les secteurs ». Elle souhaite la mise en application de ce projet à l’aube de 2020.

Ces sommes paraissent conséquentes de prime abord, mais restent toutefois à relativiser selon une étude du Parlement européen. Un investissement de 40 milliards d’euros serait nécessaire chaque année seulement en Allemagne pour digitaliser l’industrie. Pour l’Europe entière, le montant pourrait atteindre 140 milliards d’euros à l’année.

Selon le souhait de la Commission Européenne, le marché unique numérique doit être adopté d’ici la fin de l’année par les institutions Européennes. Si l’Europe a des lacunes certaines dans cette révolution technologique et industrielle, la Commission espère par ses communications permettre de poser les fondations d’un renouveau Européen dans ce domaine.