La crise sanitaire a démocratisé de nouveaux modes d’organisation. D’abord, le full remote pour tous les métiers qui s’y prêtent, puis un système hybride. Si la plupart des salariés sont aujourd’hui de retour au bureau la majorité du temps, le secteur du numérique fait de la résistance.

La flexibilité, un facteur désormais essentiel pour les travailleurs

Depuis la levée des restrictions liées à la pandémie du Covid-19, de plus en plus d’entreprises sont nombreuses à vouloir un retour au présentiel classique. Mais les employés, qui ont pris goût à la liberté et la flexibilité, se montrent peu enthousiastes.

Ils plébiscitent désormais le droit au télétravail pour au moins un jour par semaine, voire la semaine de quatre jours, des pratiques qui gagnent progressivement du terrain.

70 % des salariés interrogés par Slack réclament des compensations financières en échange du temps plein au bureau (par exemple la prise en charge par leur employeur des repas, frais de transport…), ainsi que la mise en place de services destinés à leur simplifier le quotidien (conciergerie, etc.).

Malgré ces exigences, les personnes qui travaillent exclusivement sur site sont les moins satisfaites en matière de flexibilité,

Selon une étude menée par ADP, aussi bien en termes d’horaires (50 %) que de lieu (47 %). En comparaison, les pourcentages parmi les télétravailleurs sont plus élevés, à 54 % et 59 % respectivement.

 Le secteur IT, un des leaders du télétravail

Les dirigeants prennent progressivement conscience de la nécessité de proposer une organisation plus souple, tant pour fidéliser leurs collaborateurs actuels que pour séduire les candidats à l’embauche.

ADP, dans son étude Workforce View, déclare que la flexibilité fait partie des enjeux modernes du monde professionnel, au même titre que la sécurité de l’emploi, de bonnes perspectives d’évolution, ou encore le bien-être et le plaisir au travail.

Cet aspect revêt une importance croissante dans le domaine de l’IT.

Un sondage réalisé par Indeed en juillet 2023 met en exergue un niveau toujours élevé du nombre d’offres mentionnant la possibilité d’exercer en télétravail ou en mode hybride pour ces métiers. Le site d’annonces FlexJobs confirme d’ailleurs que « ce secteur détient le record d’emplois proposés partiellement ou à 100 % à distance.

Ce besoin de liberté s’observe également l’essor du portage salarial informatique pour ceux que le salariat classique ne convainc plus.

Si par rapport au début de l’année 2020, cette proportion diminue légèrement outre-Atlantique, en France, elle poursuit sa croissance, notamment chez les développeurs (30 % en 2023, en hausse de 2 000 points de base en 3 ans).

Il est vrai que diverses professions du numérique se prêtent au « full remote ». Gartner estime ainsi que « 43 % de ces postes ne nécessitent pas de présence au bureau ». Indeed en a dressé une courte liste dans son analyse « Remote & Hybrid Job Tracker » : les ingénieurs logiciels, les ingénieurs de support technique, les développeurs d’applications…