Le bilan annuel réalisé par le Syndicat des indépendants révèle une situation alarmante pour ces derniers, ainsi que les dirigeants de TPE. En effet, pour 47 % d’entre eux, la rémunération mensuelle est inférieure à 1 500 euros. Avec une année 2024 qui s’annonce complexe, la situation financière de cette catégorie d’actifs risque de se dégrader davantage.

Des revenus en baisse pour les indépendants et les petits patrons

Invité sur RMC, Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants et des TPE, a souligné la difficulté de l’année 2023 pour de nombreuses entreprises françaises.

Selon lui, la moitié d’entre elles ont enregistré une baisse d’activité par rapport à l’exercice précédent, tandis que seulement 18 % des dirigeants interrogés ont constaté une amélioration. Il a souligné que cette situation, en impactant les trésoreries, a des répercussions sur les revenus des petits patrons.

L’étude du Syndicat a réuni 1 472 participants, indépendants et dirigeants de TPE (qui comptent moins de 10 employés). Elle révèle que « 47 % d’entre eux perçoivent moins de 1 500 euros par mois », soit un peu plus que le SMIC, qui s’élève à 1 398,70 € net depuis le 1ᵉʳ janvier 2024 après revalorisation. Pour 27 % des répondants, la rémunération mensuelle est même inférieure à 1 000 euros, alors que plus de la majorité déclare faire des semaines de plus de 50 heures.

Des dirigeants pessimistes face à l’avenir, et qui peinent à rembourser leur PGE

La plupart des chefs d’entreprise sont confrontés à une double peine : l’augmentation continue des factures d’énergies, et le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) contractés pendant la pandémie de Covid-19.

Selon Marc Sanchez, 68 % des patrons concernés peinent à honorer les échéances de leur PGE.

Il plébiscite le prolongement de ce dispositif, ainsi qu’une meilleure accessibilité pour les TPE.

Autre enseignement de l’étude, 85 % des patrons français sont  pessimistes face à cette précarité croissante.

Dans ce contexte morose, le secrétaire général du Syndicat estime qu’il est impératif de trouver des solutions concrètes pour traverser cette nouvelle année sans subir de pertes.

En s’appuyant sur l’analyse des différentes prévisions disponibles, Marc Sanchez anticipe « entre 60 000 et 70 000 défaillances d’entreprises » en 2024. En conséquence, il appelle à un allègement des contraintes administratives pour les dirigeants. En effet, ces derniers consacrent environ huit heures par semaine aux tâches administratives, ce qui équivaut à 3 % de leur chiffre d’affaires.

Bon à savoir : pour exercer dans un cadre juridique plus sécurisé, de plus en plus d’indépendants choisissent de devenir salariés portés. Les avis sur le portage salarial placent la protection sociale étendue en tête des avantages de cette forme d’emploi, suivie par la prise en charge des démarches administratives, l’accompagnement de la société de portage, et la détention d’un contrat de travail pour contracter un crédit bancaire par exemple.

C’est le compromis idéal pour bénéficier à la fois d’une grande autonomie, de droits sociaux complets et d’une assistance pour le développement de son activité en freelance.