Les députés en guerre contre la surexposition des enfants aux écrans

Le 10 décembre 2021, une centaine de parlementaires ont lancé un « raid numérique » pour lutter contre la surexposition des enfants aux écrans. Leur objectif est d’arriver à un projet de loi de prévention contre ce qu’ils désignent comme « le mal du siècle ». Pour justifier leur démarche, ils dénoncent dans une tribune publiée dans Le Monde les impacts négatifs des écrans sur les plus jeunes.

Les effets néfastes des écrans sur le développement des enfants

Ces parlementaires emmenés par Caroline Janvier (LREM) et soutenus entre autres par le philosophe Gaspard Koenig ou l’ancien ministre PS Benoît Hamon estiment qu’

Il est de leur devoir de protéger le développement des générations qui naissent et grandissent entourés d’écrans.

Ils soulignent par exemple qu’

Un enfant sur trois chez les moins de 3 ans prend ses repas devant un écran.

Or, cette habitude impacte leur alimentation, mais pas seulement. Elle nuit également

À l’apprentissage du langage et à la mémorisation des connaissances.

La qualité du sommeil, essentiel au développement, est également affectée, ainsi que la gestion des émotions, d’autant que près du quart des enfants âgés de 3 à 10 ans passent quotidiennement plus de trois heures devant un écran.

Dans ce domaine, ils relèvent des inégalités socio-économiques :

L’usage des écrans serait ainsi plus ou moins important selon le niveau d’études des parents, ainsi que la situation socio-économique et l’âge de la mère.

Le dépôt de la proposition de loi à l’Assemblée prévu pour fin février

Les parlementaires souhaitent impliquer le grand public dans la co-construction du projet de loi via le site purpoz.com. Quatre axes devraient ainsi être couverts :

  • la définition d’une politique de prévention efficace ;
  • la sensibilisation des parents ;
  • la formation des professionnels ;
  • la régulation de l’utilisation des écrans dans les lieux qui accueillent des enfants.

Parmi les mesures proposées figurent notamment l’ajout de recommandations dans les carnets de grossesse et de santé et l’insertion de messages de prévention sur les emballages d’appareils mobiles.

Les députés prévoient de soumettre un texte auprès de l’Assemblée nationale d’ici fin février, mais selon toute vraisemblance, celui-ci ne devrait pas être examiné avant la mise en place de la nouvelle administration.

Pour mémoire, les sénateurs, majoritairement de droite, avaient voté en novembre 2018 en première lecture un projet de loi ciblant spécifiquement les tout-petits. Mais jugé peu étayé par le gouvernement, le texte avait été abandonné.

Le portage salarial pour mieux gérer le temps passé devant l’écran

Les enfants ne sont pas les seuls concernés par ces risques liés à l’usage excessif des écrans. La santé de toutes les personnes qui passent leur journée devant un ordinateur, puis sur un appareil mobile pendant leurs déplacements et à la maison est menacée.

En optant pour l’indépendance, les professionnels du numérique peuvent mieux gérer leur temps de travail, et donc leur exposition aux écrans.

Et en signant un contrat de portage salarial, ils bénéficient en parallèle d’une bonne protection sociale avec assurance maladie, mutuelle, retraite, congés payés et assurance chômage.