Fracture sociale, déclassement, décrochage des classes moyennes, autant de thèmes omniprésents depuis plusieurs décennies dans le débat public Français et qui ne cessent d’alimenter la hantise du déclin économique de la France. Une étude de l’institut Montaigne publiée, jeudi 12 février 2015, s’est donnée pour ambition de décrire les grandes tendances de long terme qui depuis vingt ans travaillent notre économie pour en analyser les effets sur le marché du travail.

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Un marché du travail excessivement polarisé

L’inexorable évolution du progrès technique que connait depuis des décennies notre économie contemporaine dessine les contours d’une société post-industrielle fortement polarisée entre des emplois peu qualifiés et ceux requérant des qualifications très élevées.

La désindustrialisation de notre pays a transformé notre économie en une économie principalement tournée vers le service. L’étude de l’Institut Montaigne démontre que notre économie nationale « a remplacé des emplois industriels moyennement payés, pour créer à la place des emplois de services très qualifiés et des emplois de services peu qualifiés ». Cette évolution économique s’est donc réalisée sous une trop forte pression inégalitaire.

L’éducation nationale : des réponses inadaptées aux besoins

Parmi les autres sources d’inégalités face au chômage, les travaux de l’Institut Montaigne mettent également en évidence le poids de l’Education Nationale.

Si l’Education Nationale est le premier budget de l’Etat et bénéficie depuis l’arrivée de François Hollande de moyens nouveaux, les performances de l’école de la République restent source de fortes inquiétudes. L’institution semble en effet avoir du mal à s’adapter à la société et aux exigences du monde du travail. Ainsi par exemple, les titulaires de CAP ou de BEP sont ceux qui se retrouvent le plus en dehors du marché du travail. Selon la dernière étude du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications), leur taux de chômage a augmenté de 15% entre la génération de 2004 et de 2010.

Les moins formés sont donc ceux qui sont le plus victime du chômage.

Un cadre légal statique

Le règles légales en matière de droit du travail sont également souvent pointées du doigt quand il s’agit d’évoquer les causes du chômage de masse. A ce propos, une note du FMI publiée en octobre 2013, semble renverser le paradigme en lançant l’idée selon laquelle il ne faut plus protéger l’emploi en tant que tel, mais de protéger individuellement les travailleurs en favorisant les phases de retour à l’emploi plutôt que la conservation à tout prix de celui-ci.

Pour réduire le chômage, il serait donc nécessaire de s’attaquer à ses raisons structurelles, en adaptant les dispositions législatives contenues dans le code du travail, qui n’offrent aux entreprises que peu de visibilité.

Face à une situation toujours plus compliquée sur le marché du travail et face aux inégalités toujours plus fortes, s’adapter aux besoins de des acteurs économiques est devenu une nécessité : le portage salarial est une solution qui devrait inspirer.