Traditionnellement perçue comme l’aptitude à parler avec éloquence et persuasion, la maîtrise de la communication se révèle dans une compétence souvent sous-estimée : l’écoute. Dans ce sixième opus du podcast Les génies du bien du Lab, Geoffroy Boulard retrouve Arnaud Bochurberg, professeur de psychosociologie de la communication, pour décrypter la puissance de l’écoute active et nous dévoile une arme ultime : le silence.

L’écoute active, un pilier de la communication authentique

L’écoute active transcende la simple réception de messages pour devenir une forme d’engagement profond. Elle implique une présence totale à l’interlocuteur, marquée par une attention non seulement au langage verbal mais également au non verbal comme le langage corporel. Cette démarche crée un espace de compréhension mutuelle indispensable à toute relation bienveillante.

Cette écoute repose sur une curiosité sincère pour l’univers de l’autre. L’écoutant, le « coach », ne procède jamais par manipulation. En outre, elle exige la reconnaissance et l’élimination des obstacles à une écoute efficace, tels que les préjugés et l’opposition systématique.

L’écoute active repose sur des fondamentaux tels que : le silence, la reformulation et « l’echo ». A chaque étape, l’interlocuteur trouve des ressources en lui pour solutionner son problème.

La pratique de l’écoute active selon Arnaud Bochurberg

Dans ses échanges avec Geoffroy Boulard, Arnaud Bochurberg, expert en psychosociologie de la communication et professeur des universités, distingue l’écoute passive, pendant laquelle on écoute juste pour répliquer, de l’écoute active, qui établit une connexion émotionnelle profonde avec l’interlocuteur. En citant Hemingway qui déclarait « il faut deux ans pour apprendre à parler et toute une vie pour apprendre à se taire », il met en avant les bienfaits du silence pour établir une vraie communication mutuelle. Le silence fait partie de l’écoute solutionnelle, sur laquelle Arnaud Bochurberg a consacré un livre.

Le silence a une valeur exceptionnelle, il permet de se connecter aux émotions. En communication, il faut respecter la règle suivante qui est « deux tiers, un tiers ». Communiquer, c’est en réalité parler pour un tiers et écouter, observer pour deux tiers. Et une bonne communication, c’est observer, questionner, reformuler et éventuellement à la fin, exprimer ses idées. Ce postulat est d’ailleurs enseigné dans toutes les écoles de négociation de vente. La force d’un bon communiquant réside donc dans l’écoute. Et elle permet un profilage comportemental performant.

« Parler est un besoin, mais écouter est un art ». Goethe avait bien percé le pouvoir de l’écoute qui permet d’identifier les émotions et de guider vers la solution.

L’écoute active, l’écoute « coach », implique par extension la patience et l’humilité. Ces éléments sont essentiels dans le coaching et le leadership, où comprendre les besoins et émotions des autres peut conduire à des solutions innovantes et adaptées. L’écoute est ainsi capable de transformer la qualité des relations et de bâtir des ponts entre les individus.

L’art de la communication, loin de se limiter à l’expression verbale, trouve son expression la plus éloquente dans l’écoute active. Elle se révèle être un véritable art de vivre, une compétence qui s’enrichit avec le temps et l’expérience, et qui invite à une redécouverte de la richesse des échanges humains. En cultivant l’art de l’écoute, nous ouvrons la voie à des relations plus authentiques, à une communication plus profonde, et à un monde où la compréhension mutuelle contribue à apaiser les mentalités.