L’assurance-chômage est marquée par une série de réformes visant à équilibrer le soutien aux chômeurs et l’incitation à la reprise d’une activité professionnelle. Alors que le gouvernement envisage de nouvelles mesures pour stimuler l’emploi, il peut être opportun de mettre en perspective l’efficacité des réformes passées et leur véritable impact sur le marché du travail.

Historique des réformes                     

Depuis les années 1980, les réformes de l’assurance-chômage se succèdent en France, dans un souci continu de réduire le chômage et d’atteindre le plein-emploi. Un objectif ambitieux pour un système complexe, tiraillé entre protection des demandeurs d’emploi et incitation à la reprise d’un travail.

Les premières évolutions législatives sont introduites au début des années 1980 afin d’assainir les finances de l’Unedic. La période d’indemnisation est alors réduite, passant de 36 à 23 mois pour les moins de 50 ans. Les années 1990 et 2000 voient ensuite une volonté de flexibiliser le marché du travail, avec une modulation de la durée de versement des droits en fonction de l’âge et de la situation professionnelle.

Le principe du « un jour cotisé, un jour indemnisé » est instauré en 2009, tandis que la réforme « Macron » de 2019 durcit les conditions d’accès à l’allocation. La dernière évolution réglementaire en date, en 2023, met en place un système contracyclique inspiré du Canada, avec une durée d’indemnisation variable selon la conjoncture.

Le portage salarial constitue une solution pertinente pour contribuer à freiner le chômage, offrant aux travailleurs la liberté d’entreprendre tout en bénéficiant de la sécurité d’un poste salarié et d’une protection sociale complète.

Un bilan préliminaire mitigé             

Il est encore trop tôt pour évaluer pleinement l’impact de la réforme de 2023 sur le chômage. La légère remontée de la courbe en 2024 semble davantage liée à la conjoncture qu’aux effets des nouvelles règles.

Bien que le système français soit l’un des plus protecteurs en Europe, il ne garantit pas nécessairement une efficacité maximale en matière d’emploi. Trouver le juste compromis entre la sécurité des demandeurs d’emploi et la stimulation de la reprise du travail demeure un défi complexe.

D’autres leviers sont à envisager pour lutter contre le chômage, comme l’amélioration de la formation professionnelle, un accompagnement individualisé des demandeurs d’emploi et le renforcement de l’insertion par l’activité économique.