L’accélération de l’innovation technologique suscite de nombreuses questions et craintes. Vincent Caltabelotta nous incite à revoir nos conceptions et à renforcer notre adaptabilité.

Selon une étude récente de l’IFOP pour Learnthings, 64% des français pensent que les machines pourraient un jour agir comme des humains. L’avenir du travail, surtout avec l’essor de l’intelligence artificielle (IA), devient une question légitime. Lors du Digital Leaders Summit d’avril 2024, un événement pour les acteurs du digital organisé par Business & Co, Vincent Caltabelotta, expert de l’entreprise de demain et conférencier, a répondu à la question suivante : travaillerons-nous encore en 2040 ?

Des craintes liées à l’accélération de l’innovation

Vincent Caltabelotta souligne que, traditionnellement, il n’y a pas de lien clair entre l’innovation et son usage ultérieur. Aujourd’hui, innovation et usage coexistent dans la même génération, signe d’une accélération sans précédent. Cette rapidité crée des peurs et des idées fausses car notre cerveau projette le futur avec des modes de pensée actuels. Il est donc essentiel de ne pas se laisser envahir par des perceptions dystopiques.

En effet, l’expert identifie des erreurs majeures dans notre vision du futur du travail. D’abord, il distingue les métiers et les rôles : si les rôles peuvent être modifiés par l’IA, peu de métiers seront entièrement remplacés.

Ensuite, il rappelle que les métiers évoluent constamment, contredisant l’idée de leur stabilité.

De plus, il souligne que notre conception actuelle du travail – un contrat avec un employeur unique et un revenu stable pour un certain nombre d’heures – est dépassée et doit évoluer. Nous devons aussi revoir notre rapport à l’argent, prenant en compte des alternatives comme les crypto-monnaies, qui pourraient révolutionner les transactions.

L’essence du travail humain et les compétences comportementales à l’ère de l’IA

Dans ce paysage en mutation, quelle est la place de l’humain ? Vincent Caltabelotta insiste sur l’essence même du travail : un effort pour une récompense. Ainsi, malgré les avancées technologiques, l’humain continuera à travailler en 2040 et au-delà, mais dans un cadre radicalement différent.

La montée de l’IA entraîne des défis uniques, remettant en question les modèles traditionnels de travail et de rémunération. Cela exige une réflexion sur notre rapport à l’argent et à la récompense dans un contexte technologique changeant.

Dans ce contexte mouvant, les compétences comportementales ont une valeur ajoutée indéniable. Pour Vincent Caltabelotta, les « soft skills » deviennent les « hard skills ». Il est désormais plus facile d’apprendre un métier, notamment grâce à l’IA, que de développer des compétences comportementales nécessaires pour changer son état d’esprit.

Il est donc essentiel de cultiver une flexibilité mentale pour s’adapter à la rapidité des changements technologiques.

« La question n’est pas de savoir si on travaillera encore en 2040, ni même comment, mais bien comment s’adapter pour créer une entreprise qui est hybride et augmentée, avec de l’humain et de l’hyper technologie hyper complexe. » Vincent Caltabelotta nous invite à repenser nos conceptions et à adopter une approche proactive pour créer un environnement porté par le collectif.

Une chose est sûre, dans l’avenir, l’humain et la technologie se rencontreront pour façonner le paysage professionnel. Le prochain Digital Leaders Summit, qui se tiendra à Deauville du 9 au 11 octobre 2024, sera l’occasion de poursuivre cette réflexion sur les nouvelles technologies pour mieux accueillir les métiers de demain.