En 2023, l’apprentissage en France connaît un tournant. Après une phase d’expansion fulgurante, suite à la réforme Pénicaud pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018, ce mode d’enseignement affronte aujourd’hui un ralentissement notable. Ce phénomène interpelle sur les perspectives futures de l’apprentissage, considéré comme un pilier de l’insertion professionnelle des jeunes.

Analyse de la situation actuelle

L’apprentissage offre une alternative à l’enseignement traditionnel, particulièrement adaptée pour les élèves en difficulté ou manquant de motivation scolaire. Cette voie, souvent choisie par des élèves moins engagés dans le système scolaire classique, dépend largement du contexte éducatif et de la gestion de l’apprentissage. En outre, l’expérience en entreprise enrichit les apprentis de compétences non-cognitives comme la stabilité émotionnelle et la responsabilité, grâce à des interactions diversifiées avec des adultes en milieu professionnel.
L’apprentissage, après avoir bénéficié d’une dynamique positive ces dernières années, marque un pas. Avec moins de 860.000 contrats signés en 2023, la progression stagne à 2,9 %, loin des envolées des années précédentes. Cette décélération soulève des questions sur les facteurs influents : la fin des aides exceptionnelles liées à la crise sanitaire, un contexte économique incertain, et des défis intrinsèques au système d’apprentissage. Par exemple, les entreprises de portage, confrontées à des incertitudes économiques, peuvent être moins enclines à embaucher des apprentis. De plus, l’adéquation entre les formations proposées et les besoins réels du marché de l’emploi est un défi persistant.

Perspectives et défis avec 2027 en point de mire

Face à cette situation, quelles sont les perspectives pour l’apprentissage en France ? L’objectif gouvernemental d’atteindre un million de contrats d’apprentissage par an d’ici 2027 paraît ambitieux.
Le gouvernement devra trouver des moyens de stimuler le secteur, peut-être en envisageant des mesures incitatives nouvelles ou en adaptant les existantes. La promotion de l’apprentissage comme une voie attrayante et viable est également essentielle. Cela implique de travailler sur l’image de l’apprentissage, souvent perçu comme une voie secondaire. Enfin, l’alignement des programmes d’apprentissage avec les besoins évolutifs du marché du travail est vital pour assurer que les compétences acquises par les apprentis restent pertinentes et demandées.

L’apprentissage, malgré un ralentissement en 2023, reste un dispositif crucial pour l’emploi des jeunes en France. Pour atteindre les objectifs fixés et garantir son efficacité, une réflexion approfondie sur les politiques publiques et les stratégies sectorielles s’avère indispensable. La France se trouve à un carrefour décisif, où les choix d’aujourd’hui définiront le paysage de l’apprentissage de demain.