Dans le cadre du projet de loi en faveur du pouvoir d’achat, les députés ont voté fin juillet la revalorisation de 4 % des pensions de retraite et de certains minimas sociaux. La mesure s’applique avec effet rétroactif au 1er juillet. Cette hausse suit celle de 1 % accordé au 1er janvier 2022. L’objectif est de compenser l’inflation galopante, qui se situait à 5,8 % sur un an en juin dernier et dont la moyenne sur toute l’année devrait être supérieure à 5 %.

Revalorisation de 4 % des retraites de base et des minimas sociaux

Les retraités n’auront pas à attendre la date de revalorisation automatique annuelle pour toucher une pension majorée.

En effet, le versement effectué ce mois d’août, ou au plus tard en septembre, (le temps de procéder aux ajustements), tient compte de l’effet rétroactif de la nouvelle règle au 1er juillet 2022.

Pour une pension mensuelle de 1 200 euros, ils gagnent un supplément de 45 euros nets. En y ajoutant l’augmentation périodique du début d’année, ils perçoivent 60 euros de plus par mois. Cependant, d’après le relevé de la CNAV (Caisse nationale d’assurance retraite) la moyenne des Français ne touche que 704 euros mensuels, donc une hausse limitée à 28 euros.

La revalorisation de 4 % concerne également :

  • les allocations familiales,
  • les pensions d’invalidité des régimes de base et les minima sociaux, en l’occurrence l’Allocation aux adultes handicapés (AAH),
  • le revenu de solidarité active (RSA),
  • l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa),
  • les bourses étudiantes octroyées sur critères sociaux.

En avril dernier, certaines de ces prestations sociales avaient déjà été révisées à la hausse (+1,8 %).

Un effort insuffisant pour une partie de l’opposition et plusieurs syndicats

Si la majorité défend une

 Amélioration du pouvoir d’achat des ménages dès cet été avec un coût de 500 millions d’euros

Une partie de l’opposition est loin d’être satisfaite. La Nupes s’est ainsi distinguée par une forte abstention, critiquant « un effort budgétaire inférieur à l’inflation », puisque l’Insee anticipe une inflation à 6,8 % sur un an en septembre. Plusieurs syndicats réclamaient d’ailleurs une révision de +4,5 % au minimum, avec un effet rétroactif au 1er janvier, afin de compenser la perte de pouvoir d’achat causée par l’arrêt de l’indexation des pensions sur l’inflation depuis 10 ans.

Pour compléter leur pension, de nombreux seniors ont repris un emploi en profitant du dispositif cumul emploi retraite. Ils ont choisi majoritairement le statut d’indépendant afin de gérer leur temps de travail à leur guise et ne pas être soumis à une hiérarchie.

Afin d’avoir à la fois l’autonomie et la sécurité, l’idéal est de devenir salarié porté.

Selon la définition du portage salarial, ce régime combine les avantages de l’entrepreneuriat et du salariat, à savoir la liberté et une protection sociale complète. Face aux incertitudes économiques, cette forme d’emploi sécuritaire devrait continuer à gagner en popularité auprès des freelances.

Révision en attente pour les retraites complémentaires

S’agissant des retraites complémentaires, la revalorisation de 4 % ne s’applique pas.

Il faudra attendre octobre prochain pour être fixés sur une éventuelle révision, avec entrée en vigueur au 1er novembre comme tous les ans. Pour rappel, leur montant s’obtient en multipliant le nombre de points accumulés au cours de la carrière par la valeur de service du point. Au besoin, les partenaires sociaux peuvent décider d’accroître cette valeur.

En 2021, la valeur du point d’indice Agirc-Arrco, régime des salariés du secteur privé, a grimpé à 12 841 euros (+1 %). Une réunion des partenaires sociaux le 6 octobre 2022 sera l’occasion de déterminer la nouvelle valeur du point d’indice.