Avec l’entrée en vigueur de la loi Chassaigne le 1er novembre dernier, la retraite des exploitants agricoles a été revalorisée. Pour quelque 227 000 agriculteurs, le montant de la pension passe de 75 % à 85 % du SMIC net pour atteindre les 1 000 euros mensuels souhaités par le président. La mesure est néanmoins jugée insuffisante par les concernés, notamment du fait de l’exclusion des conjoints et aidants familiaux du dispositif.

Hausse de 10 % des petites pensions pour les travailleurs non-salariés agricoles

Le 23 avril 2021, le Premier ministre a annoncé la revalorisation de 10 % des petites pensions pour les travailleurs non-salariés des professions agricoles. Cette mesure vise à redonner un peu d’attractivité au métier. Actuellement, la pension moyenne des retraités agricoles s’élève à 800 euros en moyenne. Pour les chefs d’exploitation hommes et femmes, elle grimpe à 953 euros et 852 euros bruts respectivement.
De nombreux freins demeurent cependant, notamment le système de financement de ces retraites. En effet, un jeune actif cotise aujourd’hui pour l’équivalent de 3,5 retraites. Or, près d’un agriculteur sur deux prendra sa retraite dans moins de dix ans. C’est pourquoi de nombreux professionnels s’attendent à une détérioration de leurs conditions dans un futur proche.
Avec cette réforme, 227 000 chefs d’exploitation ou chefs d’entreprises agricoles ayant eu une carrière complète (17 ans et demi) devraient ainsi percevoir au minimum 1 035 euros par mois à compter de début décembre, au lieu du 1er janvier 2022 comme prévu initialement. Cela correspond à une augmentation mensuelle d’environ 105 euros. Au total, 280 millions d’euros seront alloués chaque année au financement de ces revalorisations grâce à la solidarité nationale.
Le chef du gouvernement a salué une « avancée forte, attendue et nécessaire ». Mais pour les concernés, l’effort est insuffisant. D’ailleurs, d’après les Chambres d’agriculture,

Le niveau des pensions sur ce secteur est inférieur à celui de tous les autres corps de métier, la moyenne pour l’ensemble des actifs s’établissant à 1 500 euros .

Attente de la revalorisation des pensions pour les conjoints et aidants familiaux

En revanche, les conjoints, dont les pensions sont encore moins élevées, restent pour l’heure exclus du dispositif. Une proposition de loi visant à accroître leur pension d’une centaine d’euros par mois a bien été validée à l’Assemblée nationale en juin, mais le texte porté par le député communiste André Chassaigne attend d’être examiné au Sénat.
Cette mesure est très attendue, sachant que les conjoints ne touchent que 604 euros mensuellement, voire 307 euros pour ceux qui ne justifient pas d’un minimum de 150 trimestres validés. Au printemps, les Chambres d’agriculture avaient vivement critiqué un ajustement insuffisant, excluant les conjoints et aidants familiaux, qui jouent pourtant un rôle clé dans les exploitations.
Pour les travailleurs indépendants, le portage salarial représente la solution idéale pour bénéficier d’une totale autonomie tout en ayant cotisant pour la retraite (les activités agricoles sont en principe non éligible au portage, mais renseignez-vous auprès de votre société de portage pour en connaitre les possibilités). C’est l’une des composantes de la couverture sociale accordée aux salariés portés en plus de la prévoyance, de la complémentaire santé et de l’assurance chômage. Cette sécurité, associée à la liberté, explique l’engouement des Français pour cette forme d’emploi, en particulier depuis la crise sanitaire, qui a mis en évidence la faiblesse de leur protection.