Une étude IFOP commandée par Fiducial pour la période juillet-septembre 2016 nous renseigne sur le moral des dirigeants des très petites entreprises et surtout, nous rassure sur leurs perspectives d’avenir.
Des entrepreneurs confiants mais sur leurs gardes
Ainsi, bien que les effets de la crise se fassent encore ressentir, et notamment pour les TPE, les dirigeants de ces petites structures se projettent dans le futur avec de moins en moins de crainte. Ils sont par exemple 49% à voir avec « optimisme » l’évolution de leur propre activité ; ils n’étaient que de 42% dans un tel cas au mois d’avril. Ces chiffres mettent donc en exergue une évolution positive mais toute relative, dans la mesure où 1 dirigeant de TPE sur 2 reste encore pessimiste quant à l’avenir de son entreprise.
Toutefois, ce regain de vigueur s’accompagne aussi de nombreux effets positifs sur l’économie et plus précisément sur l’emploi. En effet, un dirigeant confiant sur l’avenir est un dirigeant qui embauche et c’est ce qu’atteste l’étude précitée, en observant une création nette d’emplois en augmentation de 2% sur la période avril – juin 2016.
Les effets de ce climat favorable au développement des TPE s’analysent également sous le prisme de la trésorerie de ces sociétés. Ainsi, alors qu’en avril 2016 24% des sondés déclaraient avoir une trésorerie négative, ils ne sont plus que 21% deux mois plus tard.
Le contrecoup d’un été délicat ?
En outre, ces chiffres doivent aussi être placés dans un contexte plus général, pourtant particulièrement défavorable à l’activité, du fait des nombreuses grèves ayant touché la France et plus particulièrement le secteur parisien. Nombreux sont les dirigeants de TPE estimant que ces protestations ont eu un impact négatif sur leurs activités, que ce soit pour des raisons d’ordre technique (difficultés de livraison ou absentéisme du personnel) ou psychologique (climat tendu).
D’ailleurs, le mouvement de protestation contre la loi El Khomri a aussi mis en lumière un contraste flagrant entre les dirigeants des TPE et le « grand public », la première catégorie considérant à 62% ce mouvement comme injustifié et la seconde à 60% comme justifié. Ce décalage s’explique notamment par le degré de connexion que ces catégories ont au monde économique, les dirigeants étant très directement impactés par ces protestations.
En somme, l’avenir semble présager de nombreuses créations d’emplois, mais celles-ci resteront limitées dans leur volume par la nature même de la très petite entreprise. Ainsi est-il opportun de s’intéresser à un secteur prometteur et susceptible d’être un vivier de milliers d’emplois : la cession-reprise d’entreprises. C’est la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Paris qui met le doigt sur cette pratique et sur les dispositifs d’incitation à y recourir.
Le problème est simple : de nombreux dirigeants de TPE ont plus de 55 ans et la reprise de leur activité est trop incertaine. La Chambre estime ainsi que 58 000 emplois sont potentiellement menacés de disparition chaque année s’ils ne sont pas repris. De nombreuses institutions mettent donc en place des « bourses d’opportunité » pour favoriser la prise de contact entre cédant et repreneur.
Quelles opportunités en matière de transition professionnelle ?
Dans un contexte de destruction – création d’emplois, d’anticipation de départs à la retraite et de transmissions d’entreprise, des opportunités en matière de transition professionnelle vont apparaitre.
D’un côté, des dirigeants de plus de 55 ans qui essayeront de céder leur entreprise ; de l’autre, des cadres tentés par le lancement de leur activité en indépendant, la création ou la reprise d’une entreprise. La réussite de cette phase de transition professionnelle ne s’improvise pas.
2 questions inévitables vont se poser pour les « créateurs » : le statut de l’entrepreneur et la structure juridique pour entreprendre. Le portage salarial peut, préalablement à la création ou à la reprise d’une entreprise, constituer une forme d’emploi temporaire ou pérenne à considérer.