Alors que l’ensemble des institutions économiques constate que la France est sortie de récession et retrouvera la croissance en 2014, le nombre des défaillances d’entreprises n’a jamais été aussi élevé cet été et ce depuis 1993.

Le plus grand nombre de dépôts de bilan d’entreprises depuis 20 ans

Selon le cabinet Altares, 12.790 entreprises ont déposé le bilan entre juillet et septembre 2013, soit un nombre comparable à celui observé au cours de l’été 2009 (12.657). Il faut remonter 20 ans en arrière pour trouver un niveau de faillite supérieur, en 1993, où 13.500 défaillances avaient été enregistrées.

Selon ce cabinet de conseil, le mois de juillet a été très dur pour les entreprises, dont 5400 ont été déclarées en cessation de paiement (+8%).

Les petites entreprises particulièrement touchées

Ce sont les entreprises de moins de dix salariés (TPE) qui ont le plus souffert avec 90% des défaillances recensées. Les PME d’au moins 50 salariés suivent, atteignant le plus grand nombre de faillites depuis 2009. 112 d’entre elles ont défailli, soit 31% de plus qu’en 2012. Face à la baisse de la consommation en France, ce sont les entreprises les moins ouvertes à l’international qui souffrent le plus.

Des répercussions sur l’emploi

En conséquence, le nombre d’emplois directs menacés par une procédure collective approche encore 53.000 (+5% par rapport à 2012) mais ce sont près de 6000 emplois qui ont été épargnés par rapport à la même période 2009. La crise avait lourdement frappé l’industrie manufacturière qui perdait alors 900 sociétés au cours de l’été 2009. Ce troisième trimestre 2013, elles sont 650. « Désormais, ce sont les métiers orientés vers le particulier, affectés par la panne de la consommation, qui sont les plus fragilisés », affirme par ailleurs Altares, en relevant que, d’un point de vue géographique, le Nord-Pas-de-Calais enregistrait une augmentation forte (+29,9%).

Altares observe enfin que les procédures de sauvegarde, dispositif de prévention pour les entreprises qui ne sont pas en état de cessation de paiement, « restent peu nombreuses et représentent moins de 3% de l’ensemble des procédures collectives ». 350 sauvegardes ont ainsi été mises en place cet été. Au premier trimestre 2013, 15.900 liquidations judiciaires ont été prononcées par les tribunaux. Sur les neufs premiers mois de l’année, les défaillances ont grimpé de 4% par rapport à 2012, à 44.900. Sur l’ensemble de l’année on estime que le nombre d’entreprises supprimées avoisinera les 60.000.

Le portage salarial : une opportunité pour les cadres en reconversion professionnelle

Cette explosion des procédures collectives a une conséquence sociale indéniable. Lorsque la procédure est préventive – conciliation, sauvegarde ou redressement – l’incertitude des salariés et notamment des cadres est très forte. Ils recherchent des solutions de reconversion professionnelle et peuvent alors s’intéresser au portage salarial.

Encore plus contraignante, la liquidation qui implique très souvent le départ des collaborateurs de l’entreprise, sauf en cas de plan de cession, précipite le besoin des cadres de trouver une solution pour conserver leur employabilité.