Certaines réformes sensibles, comme celles touchant la fonction publique et la sécurité sociale, seront différées à l’automne, afin de minimiser les perturbations potentielles durant les Jeux Olympiques. En revanche, celle de l’assurance chômage est une priorité pour le gouvernement, qui souhaite implémenter des mesures strictes pour réduire les dépenses et accroître les recettes de manière durable.

Un projet de réforme motivé par des négociations incertaines sur l’assurance chômage

Le déficit public français devrait dépasser les 5,5 % du PIB en 2023, bien au-dessus de l’objectif initial de 4,9 %.

Des mesures d’urgence s’imposent par conséquent pour redresser les finances publiques et garantir la stabilité économique du pays, alors que les agences de notation se préparent à se prononcer sur la dette nationale.

Les négociations entre syndicats et patronat sur l’emploi des seniors se poursuivent. Les positions des deux parties semblent encore éloignées, ce qui retarde l’annonce des mesures gouvernementales sur ce sujet, alors que l’Exécutif ne cache pas son souhait de parvenir à une issue rapide à ce dossier sensible.

Malgré cela, le gouvernement Attal affiche un profond scepticisme, jugeant qu’un éventuel accord ne suffirait pas à réformer un système jugé trop généreux.

Ainsi, il anticipe une intervention directe et travaille déjà sur sa propre réforme de l’assurance chômage. Une refonte en profondeur doit introduire des modalités d’accès plus strictes et des règles plus incitatives à la recherche d’emploi.

Les pistes du gouvernement pour réformer l’assurance chômage

Parmi les pistes envisagées figure une nouvelle diminution significative de la durée d’indemnisation, qui a pourtant déjà été réduite à 18 mois, contre 24 mois auparavant. Le Premier Ministre avait affirmé il y a quelques semaines penser sérieusement à cette éventualité. Une modification de la durée d’éligibilité (temps de travail requis pour prétendre aux indemnités), actuellement fixée à six mois au cours deux dernières années, est également au programme.

Cette double mesure vise à pousser les demandeurs d’emploi à reprendre un emploi plus rapidement.

Le risque est que ces derniers acceptent des postes précaires ou mal rémunérés, tandis que le durcissement des critères d’éligibilité exclut d’emblée certains profils. Pour maintenir un niveau de revenu acceptable, certains exercent une activité indépendante à temps partiel en tant que salariés portés. Sous réserve de ne pas dépasser un certain plafond, le cumul des revenus du portage salarial et chômage est en effet possible sous conditions.

Gabriel Attal a réuni ses ministres le 27 mars 2024 pour un séminaire dédié au Travail. Le but est de les mobiliser et recueillir leurs idées pour atteindre le plein emploi d’ici la fin du quinquennat, ce qui implique de réduire le taux de chômage de 7,4 % aujourd’hui à 5 %.