Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit dans la rue, le gouvernement a récemment dû faire face à deux motions de censure. Présentées à l’Assemblée nationale le 20 mars dernier, ces deux requêtes font suite à l’application de l’article 49.3 de la Constitution par l’Exécutif pour faire passer le texte très controversé. Aucune n’a cependant abouti. Explications.

Deux motions de censure motivées par l’application du 49.3

Les deux motions de censure émanaient respectivement du RN et du groupe LIOT. Dès son dépôt, la première a vu son avenir compromis par l’objection immédiate des députés de la Nupes. Quant à la deuxième, elle a été cosignée par la gauche, dont les Insoumis, qui ont renoncé à leur propre motion afin « d’appuyer celle du LIOT et augmenter ses chances d’adoption ». Pour ces parlementaires, la protestation vise à exprimer leur refus de la « banalisation du 49.3 ».

Toutefois, les probabilités de vote du texte étaient relativement faibles, principalement en raison des divisions au sein du LR.

Son président, Eric Ciotti, avait affirmé que « le groupe ne s’associerait ni ne voterait aucune motion de censure ».

Cependant, quelques élus étaient en désaccord avec cette position majoritaire validée à l’issue d’une réunion du groupe, très divisé sur cette motion comme sur le sujet des retraites.

Bertrand Pancher, président du groupe LIOT, les avait ainsi encouragés à venir voter, même en n’étant pas signataires.

Pour lui, « obtenir le plus grand nombre de voix est essentiel pour faire passer la motion de censure et contraindre le gouvernement à abandonner la réforme ».

Rejet des motions, mais la mobilisation ne faiblit pas

Il faut dire que malgré des mois de concertations, les mesures proposées, en particulier le report de l’âge légal de départ à 64 ans, ont provoqué la colère de la majorité des Français. Et alors que le projet a entraîné une forte mobilisation syndicale et populaire, l’Exécutif a activé le 49.3 pour un « passage en force », attisant la contestation. De nombreux incidents ont été déplorés dans plusieurs villes.

Pour la gauche, le rejet de la motion ne met pas un terme à l’opposition. En parallèle des mouvements sociaux, elle prévoit de recourir à toutes les armes politiques existantes, notamment la saisie du Conseil constitutionnel ou le lancement d’un référendum d’initiative partagée.

En attendant, certains se préparent à l’impact de ce décalage de deux ans sur l’ouverture de leurs droits à la retraite et réfléchissent déjà aux solutions pour compléter une pension de retraite continuellement rognée.

En alternative à un poste salarié, beaucoup pensent à une activité indépendante dans un cadre sécurisé comme le portage salarial.

Ce régime leur permettrait en effet de bénéficier d’une grande liberté tout en accédant à une protection sociale étendue. De nombreux sites spécialisés en ligne expliquent son fonctionnement et proposent des outils de simulation de revenus, ainsi que des avis sur le portage salarial pour découvrir en détail cette forme d’emploi en plein essor.