Au Canada, le chômage sans allocations guette les demandeurs d’emploi non-vaccinés

Le Canada faisant face à un rebond épidémique, les autorités veulent accélérer la campagne vaccinale. Elles ont décidé à ce titre de suspendre le versement d’indemnités chômage aux personnes qui refusent le vaccin anti-Covid et ont perdu leur emploi pour cette raison. La mesure devrait s’appliquer « aussi longtemps que les préoccupations de santé publique seront la priorité du gouvernement ».

Suppression des indemnités chômage pour les chômeurs non-vaccinés

Bien que 83 % des Canadiens aient reçu au moins leur première injection, les contaminations augmentent rapidement, avec près de 80 000 nouveaux cas par jour. Pour le gouvernement fédéral, il devient urgent d’étendre au maximum la couverture vaccinale de la population pour lutter plus efficacement contre l’épidémie.

Afin d’inciter les personnes à se faire vacciner, les autorités suppriment les indemnités chômage des travailleurs qui se sont fait licencier ou ont perdu des heures de travail, faute de s’être pliés à la règle,

révèle Radio Canada. Ces aides publiques seront donc réservées aux demandeurs d’emploi « vaccinés », à l’exception de ceux justifiant leur exemption pour raisons médicales. Selon Carla Qualtrough, la ministre de l’Emploi, la mesure restera en place

tant que la santé publique collective et l’économie seront menacées par la Covid-19 .

Le gouvernement s’inquiète en effet également des conséquences de la fermeture des lieux de travail à cause de clusters.

Pression croissante du gouvernement libéral sur les non-vaccinés

Depuis quelques mois, le gouvernement libéral renforce la pression sur les récalcitrants, notamment via les interventions télévisées et publications vidéos sur les réseaux sociaux son Premier ministre Justin Trudeau. Malgré les critiques et polémiques soulevées par ces prises de parole, les autorités n’entendent pas dévier de leur ligne de conduite.

Rappelons que l’obligation vaccinale est déjà en vigueur pour certaines catégories de travailleurs canadiens. Depuis le 15 novembre, les fonctionnaires fédéraux incapables de prouver leur statut vaccinal sont placés en congés sans solde. Les élus désireux de siéger à la Chambre des communes doivent également s’y soumettre. Seuls les personnels soignants échappent encore à l’obligation, sous réserve de subir trois tests hebdomadaires.

L’assurance chômage, un des avantages du portage salarial

En France aussi, le refus de la vaccination peut entraîner la suspension du contrat de travail et du salaire, sans possibilité de compenser la perte de revenus par des allocations chômage. Le gouvernement a exprimé son intention de rendre éligibles au RSA les salariés suspendus pour absence de pass sanitaire. Les élus s’y opposent néanmoins, au motif que les départements n’ont pas à supporter cette charge. Ils plébiscitent l’ouverture d’un vrai droit chômage pour des personnes qui ont cotisé pendant des années dans ce but.

En cas de rupture classique du contrat, les salariés, tout comme les indépendants qui choisissent le portage salarial ont droit à l’assurance chômage (consulter notre dossier sur le portage salarial et le chômage). La protection sociale est d’ailleurs l’un des principaux avantages de ce statut. Comme tout salarié d’entreprise, le travailleur dit « porté » a droit à l’assurance maladie, à la mutuelle collective, aux congés payés, au cumul de trimestres ou points supplémentaires pour sa retraite, à la formation, sans oublier l’indemnisation en cas de perte d’emploi.