Faire appel à un sous-traitant est une stratégie courante pour une entreprise qui manque de certaines compétences pour exécuter un contrat client, répondre à un besoin ponctuel tout en allégeant ses charges fixes, etc. Avantages et inconvénients d’une telle démarche.

Qu’est-ce que la sous-traitance ?

L’Association française de Normalisation (Afnor) définit la sous-traitance comme l’opération par laquelle une entreprise dite « donneuse d’ordres » confie à une ou plusieurs autres appelées « sous-traitant » la réalisation de certaines parties de la mission que lui a confiée le client final, désigné par « maître d’ouvrage », et qu’elle ne peut ou ne souhaite pas exécuter en interne.

Dans le domaine industriel, la sous-traitance peut porter sur la conception, la production, la mise en service, l’entretien ou la maintenance du produit faisant l’objet du contrat initial. Le recours à ce système donne à l’entreprise titulaire, notamment si elle est une TPE ou une PME, un accès à des compétences ou des moyens pour accomplir des travaux d’envergure, comme les marchés publics.

  • Deux contrats distincts sont donc établis pour matérialiser cette relation triangulaire. Par conséquent, le sous-traitant et le maître d’ouvrage n’ont aucun lien contractuel.
  • Ensuite, le donneur d’ordres élabore le cahier des charges, avec toutes les spécifications techniques et directives particulières. Le sous-traitant a ainsi l’obligation de se conformer exactement à ces exigences, mais travaille en toute autonomie.
  • Le non-respect de ce critère d’indépendance, et l’identification d’un lien de subordination entre le sous-traitant (ou ses employés) et l’entreprise principale, le contrat de sous-traitance entraîne la requalification de la convention en contrat de travail ou en opération de prêt de main-d’œuvre à but lucratif, selon que le sous-traitant a des salariés ou non.

De manière générale, il appartient au donneur d’ordres de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour la légalité de l’opération de sous-traitance, qui ne doit pas dissimuler un prêt illicite de main-d’œuvre.

Les avantages considérables de la sous-traitance

La sous-traitance présente des avantages multiples pour l’entreprise donneuse d’ordre.

L’accès à des ressources spécifiques

Son équipe ne possède pas nécessairement toutes les compétences requises pour honorer un contrat conséquent. En s’adressant à un spécialiste du domaine qu’elle ne maîtrise pas, elle bénéficie d’une expertise complémentaire, d’un matériel bien précis, etc. Elle s’évite ainsi des investissements importants pour répondre à une demande ponctuelle.

Le gain de flexibilité

Au lieu de recruter du personnel supplémentaire et d’acheter des équipements, l’entreprise s’appuie sur les forces du sous-traitant. Son engagement avec ce dernier prend fin avec l’accomplissement de la mission, elle n’a pas à se préoccuper de la réaffectation de ces ressources devenues superflues. Elle est ainsi plus réactive face aux fluctuations du marché. Aussi bien dans les périodes de croissance qu’en cas de ralentissement, il suffit d’adapter le contrat avec le sous-traitant.

De plus, avec l’appui d’un professionnel sur certains aspects, elle peut se consacrer pleinement à son cœur de métier et à la croissance de son activité.

Le gain d’efficacité et de productivité

Grâce aux ressources du sous-traitant, l’entreprise accroit sa capacité de production et réduit ses délais, avec un moindre risque de défaillances techniques. Enfin, collaborer avec un spécialiste l’aide à améliorer continuellement sa propre offre, voire proposer de nouveaux produits ou services.

Le sous-traitant ayant une obligation de résultat envers l’entreprise, celle-ci dispose d’un recours juridique et peut facturer des pénalités en cas de retard ou de problème de qualité.

Les inconvénients de la sous-traitance

Si les avantages de la sous-traitance sont indéniables, elle s’accompagne de certains risques qu’il est indispensable d’anticiper.

La dépendance au sous-traitant

Lorsqu’une entreprise fait régulièrement appel aux services d’un sous-traitant, elle risque d’en devenir partiellement ou totalement dépendante. Or, ses équipes ne sont pas forcément disposées à faire davantage d’efforts pour donner un meilleur rendu.

Et à la moindre défaillance de ce dernier (problèmes de qualité, retards…), le donneur d’ordre s’expose à des retombées négatives vis-à-vis de son propre client, et à subir des pénalités commerciales et/ou financières, puisque la responsabilité de la bonne exécution de la mission lui incombe totalement.

Pour minimiser ces risques, il convient d’instaurer une communication régulière avec le prestataire, et de mettre en place un contrôle de la qualité rigoureux et continu.

La perte de savoir-faire

En sous-traitant tout ou une partie d’une activité, voire de plusieurs activités, l’entreprise doit affecter ses collaborateurs à d’autres tâches. Ces derniers risquent par conséquent de perdre la maîtrise de ce champ d’action, alors que les réglementations, les pratiques, les technologies, etc. évoluent en permanence.

En cas de réintégration des fonctions sous-traitées après des mois ou des années d’externalisation, une période de réajustement s’avère souvent nécessaire, avec une obligation de former les salariés concernés pour une mise à niveau de leurs connaissances et compétences.

Les difficultés de gestion

Le recours à de multiples sous-traitants pour la production fragmente le travail, entraîne une gestion multipartite complexe. Outre des problèmes de coordination des différents intervenants, cette situation amenuise les avantages potentiels, tels que les économies d’échelle, et nuit à la qualité et à la performance globales.

La confidentialité des données

La sous-traitance implique la plupart du temps le partage d’informations avec le fournisseur, et certaines sont souvent sensibles, notamment les détails sur les nouveaux produits et processus. La sélection d’un partenaire de confiance et l’insertion d’une clause de confidentialité imposée au personnel ayant accès aux données concernées sont nécessaires.