Afin de se recentrer sur leur cœur de métier et gagner ainsi en efficacité, en agilité et en compétitivité, de nombreuses entreprises mettent en place une stratégie d’impartition. Celle-ci peut prendre différentes formes, avec des avantages indéniables, mais également quelques inconvénients.

Qu’est-ce qu’une stratégie d’impartition ?

L’impartition consiste pour l’entreprise à faire réaliser des biens matériels ou des services par des prestataires externes au lieu d’assurer elle-même la production. Elle accède à des compétences spécifiques dont elle ne dispose pas forcément en interne et limite ses investissements et charges fixes. Elle bénéficie ainsi de produits ou services de qualité à des prix abordables.

En confiant tout ou partie du projet ou de la fonction à un tiers, à court terme ou de manière continue, le client peut se consacrer à ses activités à plus forte valeur ajoutée et à sa croissance.

Différentes formes d’impartition sont possibles et le système est adapté à une variété de métiers : le support technique, la maintenance informatique, le développement web et de logiciels, la gestion des ressources humaines, la comptabilité…

Les formes d’impartition

La stratégie d’impartition peut prendre différentes formes :

La franchise

Une entreprise indépendante dite franchisée commercialise les produits et services d’une autre enseigne en se conformant à ses méthodes. Elle bénéficie de la marque, de l’expertise, de la renommée, ainsi que de l’assistance administrative et technique de son franchiseur en échange d’une redevance.

La sous-traitance

Une entreprise appelée le sous-traitant assure partiellement ou entièrement la production de produits ou services d’une autre qui est le donneur d’ordres. Deux types de sous-traitance sont possibles :

  • de « spécialisation » : lorsque la production nécessite une technologie ou un savoir-faire spécifique, l’externalisation permet d’obtenir des biens ou services de qualité pour un coût global moindre ;
  • de « capacité » : afin de répondre à une demande importante, l’excédent de production est délégué à un partenaire, ce qui évite un investissement supplémentaire lourd.

La concession

Un commerçant réserve les produits d’un fournisseur, en contrepartie de certaines restrictions telles que des quotas de vente ou des obligations comme la participation à des actions promotionnelles. La concession peut concerner une petite part du marché (« sélective »). Mais elle peut également être exclusive, auquel cas une clause d’exclusivité est introduite dans l’accord.

L’agrément

L’agrément est moins contraignant que la concession, la clause d’exclusivité n’étant pas indispensable pour la distribution des produits du concédant à travers le réseau de points de vente du concessionnaire. Ce dernier n’est pas autorisé à proposer des produits concurrents. En revanche, d’autres distributeurs peuvent être désignés sur le même secteur.

Le Groupement d’Intérêt Économique (GIE)

Deux ou plusieurs entreprises désireuses de mener des activités conjointes mutualisent leurs ressources au sein d’une nouvelle entité légale. Le GIE peut comprendre des unités commerciales, des services d’import-export ou des centres de recherche.

La joint-venture

Pour un projet industriel ou d’infrastructures, plusieurs entreprises peuvent créer une nouvelle entité en parts égales où elles mutualisent leur expertise et les coûts. Contrairement au GEIC, les membres ont la possibilité de s’affranchir de toute responsabilité solidaire entre eux. Ce modèle est privilégié dans les pays qui restreignent la propriété à 100 % par des acteurs étrangers, ces derniers pouvant alors collaborer avec des entreprises locales au sein d’une joint-venture pour se simplifier l’accès aux marchés locaux et répartir les coûts.

Les avantages de l’impartition

L’impartition est avantageuse à plus d’un titre pour les entreprises.

  • Économies

Un travail très spécialisé et/ou ponctuel est effectué par un expert pour un coût moindre par rapport à l’embauche d’un ou plusieurs salariés dédiés. Les charges fixes (masse salariale, cotisations sociales, coûts de formation…) sont transformées en une facture de prestations, dont le montant est connu à l’avance.

  • Efficacité

En délégant des fonctions secondaires, elles peuvent libérer des ressources clés et se concentrer sur les activités essentielles et plus profitables, dont elles ont la maîtrise. Le spécialiste apporte un regard neuf, des méthodes, des outils et des technologies différents et performants, ainsi que ses connaissances des dernières tendances dans son domaine, et des spécificités de son marché local.

  • Flexibilité

Avec l’impartition, les tâches externalisées sont réalisées dans des délais plus courts, le prestataire ayant les moyens de déployer les ressources en fonction des besoins de ses clients. La mise en place d’un partenariat à long terme crée une synergie et devient source de valeur mutuelle.

  • Risque limité

Les risques engendrés par la réalisation du travail sont supportés par la société d’externalisation. En cas de non-conformité avec ses attentes, le client peut mettre fin au contrat.
Ouverture
Pour certains métiers, comme le recrutement

Les inconvénients de l’impartition

La stratégie d’impartition s’accompagne de certains inconvénients.

  • Différences culturelles

La collaboration avec une société étrangère implique souvent des différences linguistiques et culturelles susceptibles de nuire à la communication et de susciter des incompréhensions.

  • Dépendance

L’externalisation entraine une perte de contrôle des processus, ce qui peut engendrer une forme de dépendance vis-à-vis du partenaire. En outre, l’entreprise sera pénalisée en cas de difficultés financières, de cessation d’activité ou de retards de livraison du prestataire. Entretemps, les équipes en interne risquent de perdre leurs compétences sur les fonctions clés externalisées. Sur le long terme, cette dépendance peut affecter sa flexibilité.

  • Qualité

Malgré les précautions prises pour la mise en place de la collaboration, il arrive que la qualité de la prestation soit inférieure à celle attendue par le client au regard de ses standards. Des ajustements permettent parfois d’améliorer les résultats, sinon l’insatisfaction peut conduire à la rupture du contrat.

  • Confidentialité

Le partage de données sensibles avec le partenaire dans le cadre de la stratégie d’impartition expose l’entreprise et ses clients en cas de fuite d’informations.

  • Surcoûts imprévus

Si le tarif des prestations est défini dans le contrat, l’entreprise se retrouve parfois avec des coûts supplémentaires imprévus, notamment en cas de problèmes de retard ou de qualité.