Avec la fin de la crise sanitaire en Algérie, les recrutements reprennent pour certains secteurs. Toutefois, le nombre de demandeurs d’emploi est élevé, sans compter les travailleurs informels, impossibles à recenser précisément. Le portage salarial offre une opportunité d’exercer une activité indépendante dans un cadre sécurisé en Algérie.

Le marché de l’emploi en Algérie

Bien que l’impact de la crise sanitaire sur le marché algérien de l’emploi se ressente encore, les recrutements ont nettement augmenté en 2021. 43 % des entreprises sondées par un spécialiste des services et technologies des ressources humaines ont ainsi embauché l’an dernier, principalement dans les domaines de l’informatique, ainsi que des banques et assurances (38 % et 46 % respectivement des sociétés du secteur interrogées). À l’inverse, 41 % ont préféré geler leur plan de recrutement, et que 16 % y ont renoncé. Dans le BTP, secteur le plus durement impacté par la pandémie, 70 % des entreprises ont reporté ou annulé les recrutements.

Au total, l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) comptabilise 1,4 million de demandeurs d’emploi depuis début 2021 selon Abdelkader Djaber, son directeur général. 800 000 d’entre eux, âgés de 19 à 40 ans, touchent une allocation chômage d’un montant allant de 8 000 à 15 000 DA.

La hausse du taux de chômage observée depuis 2020 est particulièrement inquiétante parmi les jeunes diplômés, ces derniers représentant 33 % des demandeurs d’emploi auprès de l’Agence. M. Djaber a ainsi annoncé la prorogation des contrats pré-emploi d’une année.

Malgré ces efforts, le marché du travail en Algérie traverse une période difficile. L’activité informelle représente une part toujours très importante du PIB du pays, indique l’Office national des statistiques (ONS) algérien. Or, non seulement ces emplois sont précaires, mais cette main-d’œuvre ne dispose d’aucune protection sociale, pas plus que des droits des travailleurs formels.

D’ailleurs, faute de trouver un emploi après une année ou plus, près de 8 chômeurs sur 10 sont disposés à accepter un poste ne correspondant pas à leur profil et/ou inférieur à leurs aptitudes, et mal rémunéré. 33 % d’entre eux se disent même disposés à dire oui à un emploi pénible ou insalubre.

Les principaux secteurs qui recrutent en Algérie en 2022

Une plateforme dédiée à l’emploi en Algérie a mené l’enquête auprès de 500 entreprises de toutes tailles et de tous secteurs concernant les perspectives de recrutement en Algérie. Il en ressort que 37 % des répondants projettent d’accroître leurs effectifs, soit une progression de 9 % par rapport à 2021.

L’analyse des offres d’emploi publiées sur son site montre qu’en 2022 la demande de compétences sera la plus forte pour les métiers suivants :

  • le commercial et le marketing ;
  • l’administration ;
  • l’industrie.

Les plus gros pourvoyeurs d’emplois sont 38 % des TPE et PME et 34 % de grandes structures. Ils appartiennent à différents secteurs :

  • 42 % des industriels,
  • 38 % des acteurs du secteur des services,
  • 32 % des sociétés de la filière BTP,
  • 29 % des entreprises du commerce et la distribution.

Les conditions pour travailler en Algérie

Un non-résident qui souhaite travailler en Algérie doit au préalable obtenir un permis de travail et être admissible à un visa de travail. Celui-ci est délivré par l’ambassade ou le consulat d’Algérie du pays d’origine.

Pour trouver un emploi en Algérie, la solution la plus courante consiste à consulter les offres publiées sur les réseaux sociaux professionnels ou encore sur les job boards généraux et spécialisés en ligne. Il est également possible d’envoyer directement sa candidature à une sélection d’entreprises.

Une fois l’embauche conclue, un contrat de travail doit être établi, incluant les informations obligatoires comme la nature du travail, les horaires, le montant de la rémunération, les indemnités, les avantages en nature, les congés payés, les conditions de rupture du contrat, etc.

Différentes lois et la constitution algériennes protègent les travailleurs sur différents aspects :

  • Les heures de travail : le volume horaire de travail hebdomadaire est de 44 heures réparties sur cinq ou six jours, avec un jour de repos, généralement fixé au vendredi. Les heures supplémentaires doivent être rémunérées au minimum à 50 % du salaire horaire du collaborateur, et ne peuvent pas représenter plus de 20 % des heures normales.
  • L’âge légal : pas moins de 16 ans, sauf dans le cadre d’un contrat d’apprentissage avec l’autorisation des parents ou d’un tuteur légal.
  • L’emploi des mineurs dans des conditions dangereuses est interdit.
  • La discrimination : la constitution interdit la discrimination (emploi, rémunération, environnement) fondée sur le sexe l’âge, l’origine, la situation matrimoniale, les liens familiaux, les opinions politiques, le handicap ou encore l’affiliation syndicale.
  • Le droit à l’adhésion ou à la constitution de syndicats, et pour ces syndicats, celui de mener des actions de négociation collective.

Le portage salarial en Algérie

Le portage salarial en Algérie représente une alternative intéressante pour se lancer sur ce marché sans avoir à y créer d’entité juridique distincte. Entre entrepreneuriat et salariat, cette forme d’emploi en plein boom offre à un travailleur indépendant une grande autonomie et une protection sociale complète (affiliation au régime général pour l’assurance maladie, mutuelle, cotisation retraite, allocation chômage). Il évite en outre les préoccupations administratives, puisque la société de portage s’en charge intégralement, et apporte économie et flexibilité.