L’accélération du télétravail depuis le début de la crise sanitaire a poussé des millions de Français à adopter le statut d’indépendant. Pour trouver des missions, en plus de leurs propres réseaux, ils misent sur les plateformes de mise en relation avec les entreprises, qui se sont multipliées ces dernières années. Si ce choix présente des avantages indéniables, il a également ses limites.


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Multiplication des plateformes sur un marché du freelancing en plein essor

Selon l’Urssaf Caisse nationale (ex-Acoss), la France compte aujourd’hui près de 2 millions d’indépendants. Certains ont été contraints de se mettre à leur compte après la perte de leur emploi pendant la crise. D’autres recherchent la liberté, dans le choix de leurs clients et de leurs missions, mais aussi de leur lieu de résidence. D’autres encore ne supportent plus la pression due au lien de subordination qui les lie à leur ancien employeur. Enfin, pour ceux qui disposent d’une expertise rare ou pointue, le freelancing promet des revenus intéressants.

Dans ce contexte, des centaines de plateformes se sont créées. Généralistes ou spécialisées, de portée nationale ou internationale, elles rapprochent l’offre et la demande, toutes deux en forte croissance, moyennent une commission de l’ordre de 10 % à 15 %.

En plus d’aider ces millions de professionnels à trouver des contacts et décrocher des projets, elles leur apportent une certaine sécurité. Si un client fait preuve de mauvaise foi et disparaît, le paiement est automatiquement validé sur la plateforme.

Des plateformes plébiscitées pour se lancer… mais vite délaissées

Si les plateformes facilitent la prospection, les indépendants ne sont pas tous égaux. Sur un marché très concurrentiel, les meilleurs pratiquent des tarifs élevés et réalisent un chiffre d’affaires conséquent, tandis que les autres cassent le prix pour gagner en visibilité et avoir du travail. C’est notamment cas des nouveaux venus ou ceux qui ont une activité en parallèle.

S’inscrire sur plusieurs plateformes en même temps leur permet d’aller vite, sans avoir à consacrer du temps au marketing. Mais avec le temps, la plupart des indépendants cherchent à s’affranchir le plus rapidement possible des plateformes.

  • En particulier lorsqu’ils possèdent des compétences très recherchées ou un carnet d’adresses bien rempli grâce à leurs cercles personnels, ils préfèrent même refuser des missions sur les plateformes, afin d’éviter des commissions, qui représentent une part non négligeable de leur rémunération.
  • Il y a aussi la volonté pour les freelances d’établir une relation de proximité avec leurs clients et de se constituer un réseau, sans l’intermédiation de la marketplace.
  • Enfin, certains apprécient de renforcer leurs talents commerciaux en développant leur propre portefeuille.

Les plateformes n’offrent pas de protection sociale, puisque les consultants sont totalement indépendants. En revanche, avec le portage salarial, ils ont les mêmes droits que les salariés « classiques », c’est-à-dire l’Assurance maladie, la mutuelle santé, la cotisation pour la retraite et l’assurance chômage.