60,4% des entreprises en France ignorent la signification du terme « RSE » ! (Enquête Entreprises et développement durable EDD, fin 2011, Insee). Ce phénomène d’ignorance voire de rejet fait prendre du retard à nos entreprises sur cette démarche qui est vertueuse pour elles comme pour leurs salariés.

Qu’est-ce-que la RSE ?

Apparue dans les années 1960, la RSE en anglais « corporate social responsibility » est devenue un sujet incontournable dans le monde de l’entreprise. La RSE, responsabilité sociale d’entreprise, est définie par la Commission Européenne comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société », une définition différente de celle de Milton Friedman, le célèbre économiste considérant que « La responsabilité sociale de l’entreprise est d’accroître ses profits » (Friedman M. (1970), « The social responsibility of firms is to increase its profits », The New York Times Magazine). Loin de se retreindre au domaine économique, la RSE est la manière dont les entreprises, sur la base du volontariat, prennent en compte les préoccupations économiques, sociales et environnementales dans les relations internes et externes de l’entreprise.

La RSE s’intéresse à la façon dont l’entreprise intègre les problématiques relatives aux droits de l’Homme, aux relations et conditions de travail, à la bonne pratique des affaires, à son engagement en matière environnementale ou encore aux relations avec les consommateurs. A titre d’exemple, la santé et le bien-être des salariés au travail sont une des préoccupations majeures de la RSE.

La RSE dans les faits

Les Etats légifèrent afin d’encourager les entreprises à être plus responsables. Ainsi, l’ISO 26000 (2010) donne les lignes directrices aux principaux intervenants en matière de RSE et tente d’harmoniser ce domaine à l’échelle internationale. D’autre part, la France a mis en place des mesures pour inciter les entreprises à intégrer en leur sein une responsabilité sociale d’entreprise. A cet effet, sous la houlette du premier ministre, en 2012, une « plateforme d’actions globale » a été créée, l’objectif étant d’initier « un espace de dialogue » sur cette thématique.

L’intégration de la RSE par les entreprises en leur sein permet d’instaurer une relation de confiance avec les consommateurs, salariés et partenaires de l’entreprise. Par ailleurs, à travers une diminution des risques connexes aux problématiques traitées par la RSE et un meilleur management, l’entreprise gagne en compétitivité.

Il faut néanmoins être prudent dans la manière d’introduire la RSE pour éviter que ce soit un simple argument marketing. A l’extrême, si l’entreprise communique sur ce sujet avant même d’avoir effectué la moindre modification structurelle, l’entreprise s’en trouve alors décrédibilisée.

Toutefois, selon le domaine d’activité, la taille de l’entreprise, son implantation territoriale, l’existence ou non d’une dimension internationale de l’entreprise, son appartenance à un réseau, (permettant un partage des coûts, des obligations de se conformer aux exigences de ce réseau, en adoptant par exemple des labels) le degré d’intégration de la RSE dans les entreprises varie sensiblement.