Les différents mouvements transpartisans et issus de la société civile se multiplient. Pourtant, pour de nombreux observateurs, la politique est devenue un métier à part entière qui, malgré quelques protections faites par le droit du travail, intègre difficilement les personnalités de la société civile qu’il prétend pourtant consulter. Comment faire pour mettre fin aux injonctions paradoxales ?

politique et entreprise

La politique, incompatible avec le salariat ?

La politique est devenue un véritable exercice à temps plein, qui s’est construit dans un univers auto-référentiel : a priori peu susceptible d’accointance avec le monde de l’entreprise.

Il existe un antagonisme entre les deux postures : l’entreprise est orientée vers les résultats financiers, quand le politique est orienté vers les sondages et les résultats électoraux.

L’accélération des technologies fait que l’entreprise conçoit le monde de demain pour survivre, quand le politique se transforme en organe régulateur et court après les évolutions de la société civile.

D’où, probablement, la très forte surreprésentation des professions libérales et des fonctionnaires, plus susceptibles de jongler avec les contraintes et moins pénalisés pour s’être investis politiquement.

La protection du droit du travail pour les salariés syndiqués

Pourtant, certaines mesures existent pour tenter d’enrayer ce phénomène d’entre- soi.

La liberté syndicale consacrée par la loi Waldeck-Rousseau en 1884 donne le droit d’adhérer à un syndicat pour défendre ses intérêts, principe ensuite réaffirmé dans le préambule de la Constitution de 1946.

Pour rendre ce droit effectif, le salarié ayant des fonctions représentatives dans l’entreprise bénéficie d’une protection spéciale contre le licenciement. Celle-ci vise à éviter d’éventuelles représailles de l’employeur et est applicable, sous conditions, dès la candidature aux élections, puis pendant le mandat et à l’issue du mandat.

La procédure de licenciement est donc plus stricte, et nécessite l’autorisation de l’inspecteur du travail.
Au vu des résultats, ces mesures de protection et d’incitation devraient probablement être renforcées.

Mettre fin aux injonctions paradoxales

Les études consacrées au sujet démontrent une attente paradoxale des Français :
7 sur 10 souhaitent un changement profond de la classe politique notamment pour accorder une place plus importante aux salariés et entrepreneurs.

73% souhaitent même voir imposé un nombre de salariés ou d’ouvriers sur les listes.

Et pourtant, le maire est toujours plébiscité dans les enquêtes d’opinion comme responsable politique le plus légitime.
Une fonction difficilement compatible avec une activité salariée et entrepreneuriale, tant elle exige de temps et d’actions de proximité.

Une vraie piste consisterait à encourager les échanges, la perméabilité entre les deux mondes qui, pour l’instant, se fait uniquement dans les strates les plus hautes (dirigeant d’entreprise principalement).