Mise en place sous le gouvernement de Lionel Jospin dans les années 2000 par deux lois votées en 1998 et en 2001, la réforme des 35 heures s’inscrivait dans la dynamique politique de réduction de la durée légale du travail.

Un passage aux 35 heures et plus de flexibilité des horaires de travail en France

Une dynamique enclenchée depuis le XIXe siècle et qui s’est matérialisée pour la première fois par les Accords de Matignon de 1936 qui limitait à 40h la durée légale du travail. La réforme des années 2000 a permis quant à elle de réduire encore cette durée, passant de 39h à 35h. Cette réforme s’est par ailleurs accompagnée en contrepartie par une plus grande flexibilité des horaires de travail.

Présentée comme un symbole du progrès social par le Parti socialiste, la réforme des 35h a cependant été violemment désapprouvée depuis sa mise en place sans pour autant que ses détracteurs ne la supprime. Coût excessif, contraintes sur les entreprises, et sur les salariés également qui ne peuvent pas travailler plus, etc. Cependant les effets de cette réforme ont manifestement été suffisamment bénéfiques (création d’emplois, aménagements pour les entreprises).

Ainsi, selon beaucoup d’analyses, la réforme des 35h n’a pas eu d’effets particulièrement positifs ou négatifs sur la croissance et contente de surcroît bon nombre de salariés et d’entreprises. Une réforme qui séduit par ailleurs à l’étranger et notamment les travailleurs allemands, au nom desquels les syndicats revendiquent une réduction de la durée légale du travail.

Les allemands aspirent à plus de souplesse pour mieux concilier les temps de vie

Effectuée à la demande du syndicat IG Metall, un récent sondage mené auprès de 500 000 personnes, affiliées ou non à un syndicat, montre que 70%  des travailleurs allemands souhaiteraient pouvoir travailler moins longtemps (la durée de travail légale est actuellement de 40h) : 41% tablent sur 35h et 18,5% des sondés pour une durée encore moindre (entre 21 et 24h).

La société allemande est donc en train de vivre un changement de perception du travail, dû, selon Detlef Wetzel, patron du syndicat IG Metall, a la difficulté de concilier vie privée et vie professionnelle. Il a ainsi déclaré lors d’une conférence donnée par le syndicat à Francfort que « les gens veulent un nouvel équilibre entre travail et vie privée ».

Le temps de travail fait ainsi partie des problématiques centrales auxquelles devront s’attaquer les politiques dans les prochaines années dans un pays où les mini-jobs– emplois peu qualifiés et peu payés- ont longtemps été au cœur du marché du travail.

Signalons tout de même que comme le souligne l’étude de la Fondation ITG, l’Allemagne reste l’un des seuls pays en Europe qui ne connait pas de mécanisme voisin du portage salarial. Certainement une piste à explorer au-delà de la durée légale du travail stricto sensu ?

 

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