Pour alimenter les discussions sur la future convention de l’assurance chômage, l’Unédic a mené une série d’études visant à analyser l’impact des réformes déjà en cours et des éventuels changements à venir en 2024. L’un des sujets abordés était la réduction des allocations chômage, une mesure initiée par Emmanuel Macron et en vigueur depuis le 1er juillet 2021.

Une indemnisation réduite à partir du 7e mois

Initialement, cette mesure prévoyait d’appliquer un coefficient de dégressivité au montant de l’allocation chômage à partir du 9e mois d’indemnisation pour les demandeurs d’emploi de moins de 57 ans ayant touché un salaire mensuel brut supérieur à 4 500 euros dans leur poste précédent. Celui-ci pouvait alors atteindre 30 %. Depuis le 1er décembre 2021, la dégressivité intervient dès le 7e mois d’indemnisation.

D’après l’Unédic, « cette mesure permettrait d’économiser 320 millions d’euros à terme.

En juin 2023, environ 90 000 bénéficiaires étaient potentiellement concernés, dont 45 000 avaient déjà vu leurs allocations réduites.

Parmi eux, majoritairement des cadres (74 %), principalement des hommes (66 %) avec un haut niveau de formation (48 % détiennent un diplôme de niveau bac+5 ou supérieur) et une moyenne d’âge plus élevée (43 ans) ainsi qu’une allocation journalière plus conséquente (126 euros en moyenne).

Cependant, ce mécanisme de dégressivité a eu des effets pervers sur la qualité de vie des demandeurs d’emploi concernés, selon une enquête de l’Unédic. En effet, la moitié d’entre eux ont signalé des difficultés financières dès la perte d’emploi, et deux tiers après la baisse de leur allocation.

Les bénéficiaires touchés par la dégressivité ont exprimé un sentiment d’injustice par rapport à leurs années de travail.

Un bilan mitigé

Le bilan de cette mesure qui vise à encourager une réintégration plus rapide sur le marché du travail reste mitigé. Le taux de retour à l’emploi des bénéficiaires touchés par cette dégressivité (37 %) est inférieur à celui des autres demandeurs d’emploi (58 %).

Toutefois, certains chômeurs concernés déclarent avoir précipité leurs démarches, souvent en acceptant des emplois de moindre qualité, voire des salaires plus bas.

Un sondage de l’Unédic révèle que 10 % à 15 % des demandeurs d’emploi touchés ont accéléré leur recherche d’emploi à cause de la dégressivité, et la moitié d’entre eux était prête à accepter des contrats ou des missions moins importants, tandis que 40 % se seraient accommodés d’un salaire plus bas.

Même constat parmi ceux qui ont déjà retrouvé un emploi salarié (un sondé sur quatre) : 50 % d’entre eux ont revu à la baisse leurs prétentions salariales, et près de 10 % n’auraient pas accepté le poste sans la réduction de leur allocation.

Le portage salarial : une solution pour faciliter le retour à l’emploi

Au lieu de simplement toucher les allocations chômage, les demandeurs d’emploi aspirent à réintégrer rapidement le marché du travail.

Dans cette perspective, le portage salarial peut leur être d’une aide considérable. En effet, ce mécanisme leur offre la possibilité de travailler sur des projets temporaires ou à court terme, ce qui représente une option attrayante pour ceux qui ne souhaitent pas s’engager immédiatement dans un emploi à temps plein.

De surcroît, le portage salarial facilite parfois la recherche de missions, car les entreprises ont souvent besoin de compétences spécifiques pour des projets ponctuels.