Alors que le travail est source d’identité et d’estime de soi, il peut également engendrer du stress et des problèmes de santé mentale si bien que la notion d’épuisement professionnel a émergé comme une préoccupation majeure dans le paysage des ressources humaines depuis quelques années. Face à une pandémie mondiale qui a exacerbé les niveaux de stress au travail, il est devenu évident que le bien-être et la santé mentale des collaborateurs est un enjeu central pour les organisations.

Burn-out, bore-out et brown-out : l’épuisement professionnel en 3 notions

Des études telles que le baromètre annuel sur la Santé des salariés de Malakoff Humanis en 2023 tirent la sonnette d’alarme et dévoilent que les troubles psychologiques sont désormais le second motif le plus courant d’arrêts maladie en France, et même la principale cause d’arrêts de longue durée. Ces statistiques révèlent qu’une proportion significative de la population active, y compris les professionnels RH, les managers et les jeunes employés, rapportent un sentiment d’épuisement notable. En effet, un salarié sur deux se déclare épuisé professionnellement.

En tête des syndromes d’épuisement professionnel, se trouve le burn-out, résultat d’une surcharge de travail et d’un engagement excessif. Même si l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) n’a pas classé le burn-out comme une maladie, elle l’identifie ses symptômes. Fatigue intense, détachement du travail, et productivité réduite caractérisent le burn-out. Les répercussions sont graves et variées, allant de l’anxiété et de l’agressivité à divers troubles physiques et psychologiques.

Le bore-out, un phénomène moins connu mais tout aussi répandu, se caractérise par un ennui chronique et un sous-emploi des compétences, menant à une fatigue extrême et un mal-être profond. Des études suggèrent que l’ennui au travail peut entraîner des comportements autodestructeurs et même avoir des implications sur la longévité.

Le brown-out, quant à lui, se traduit par une perte de sens au travail. Dans un monde où la quête de sens est devenue centrale, le brown-out reflète une dissonance croissante entre les valeurs personnelles des employés et les missions qu’on leur confie. Les conséquences diffèrent de celles du burn-out et du bore-out en ce sens que les employés restent compétents mais se désengagent complètement de leur travail, ce qui peut mener à la dépression et à la démission, tant mentale que physique.

Des conséquences négatives pour les entreprises

Baisse de la productivité, atmosphère de travail dégradée, taux de turnover élevé des talents : les répercussions pour l’entreprise ne sont pas négligeables bien au contraire.

Parmi ces indices révélateurs de la santé de l’entreprise, le taux de turnover est particulièrement significatif. Et à ce sujet, dans Forbes on lit qu’« un fort turnover est généralement le signe d’un mauvais management, d’un faible engagement des salariés ou d’attentes irréalisables, au minimum » alors que dans Gen20, on est encore plus catégorique en affirmant qu’« une entreprise qui ne garde pas ses salariés est une entreprise pour laquelle on ne devrait pas travailler. »

Dans ce contexte, on note également une augmentation des travailleurs indépendants qui recherchent un équilibre vie pro/vie perso. A ce titre, le portage salarial répond aux besoins d’autonomie et de sécurité des indépendants.

Cette forme d’emploi se présente également comme une option avantageuse pour les entreprises, leur conférant la souplesse requise pour affronter les enjeux du marché tout en maintenant leur rendement opérationnel.

La prévention et la prise en charge des trois pathologies de l’épuisement professionnel sont donc incontournables :

  • Le burn-out requièrent une approche à la fois individuelle et collective, impliquant la sensibilisation, la réduction de la surcharge de travail, et un soutien renforcé pour les employés.
  • Le bore-out implique une écoute attentive et une réponse adaptée aux besoins individuels afin d’éviter la monotonie et stimuler l’engagement.
  • Le brown-out nécessite une évolution des pratiques managériales, un renforcement des valeurs organisationnelles et la promotion de la coopération.

Le bien-être des salariés, miroir de la santé de l’entreprise

Dans ce contexte, les termes burn-out, bore-out et brown-out aident à conceptualiser les différentes formes d’épuisement professionnel. Leur identification précise est essentielle pour mettre en place des stratégies de prévention et d’intervention efficaces.

Le bien-être, volet principal de la QVT (Qualité de Vie au Travail) qui englobe la santé mentale des salariés, est dorénavant un élément indissociable de la démarche RSE de l’entreprise.

Car en assurant la prévention des risques psychologiques au travail, l’entreprise « soigne » et booste son potentiel de performance. Oui ! Les avantages de telles initiatives vont bien au-delà de l’amélioration de la santé mentale des employés ; ils englobent également une augmentation de la productivité, une amélioration du climat social et de l’attractivité de l’entreprise, ainsi que la rétention des talents.

Il est crucial pour les entreprises de rester attentives aux besoins de leurs employés et de réagir rapidement face aux symptômes de l’épuisement professionnel. En fin de compte, la santé mentale des employés est indissociable de la santé de l’organisation tout entière.