Selon les données de la Banque de France pour février 2023, la dette immobilière des Français s’élève à environ 1300 milliards d’euros. Or, en raison d’une croissance plus lente du PIB, le poids de cette dette a augmenté de plus de 200 % depuis 2000. Les chiffres semblent néanmoins indiquer une tendance à la stabilisation.

Le poids de la dette immobilière des Français représente 53 % du PIB en 2023

De 273 milliards d’euros en 2000, la dette immobilière des ménages en France atteint aujourd’hui 1300 milliards d’euros.

Cette explosion s’explique notamment par le niveau élevé des taux d’intérêt des prêts bancaires au début du siècle et par l’envolée des prix des biens.

En parallèle, la richesse nationale progresse, mais à un rythme beaucoup plus modéré. Résultat, la part de la dette immobilière sur le PIB est passée de 15 % à près de 53 % en 20 ans. Cette situation déclenche un bras de fer entre la Banque de France et le ministre de l’Économie sur la question du plafond d’endettement à 35 %.

En effet, depuis fin décembre 2020, le montant de la mensualité de remboursement d’un crédit immobilier ne peut dépasser 35 % des revenus disponibles du foyer. Cette règle est imposée par le Haut Conseil de Stabilité Financière. Aujourd’hui, Bercy réclame un assouplissement, auquel s’oppose la Banque de France.

Elle redoute en effet une augmentation des situations de surendettement à durée longue et une remontée plus marquée des taux de crédit, et cela dans un contexte peu propice.

Car après avoir grimpé à plus de 67 %, l’endettement global des Français dépasse nettement celui de tous les grands pays de la zone euro, bien qu’il tende à se stabiliser.

La règle restrictive du HSCF exclut même du marché les emprunteurs aisés

La plupart des professionnels du crédit immobilier contestent l’analyse de la Banque de France et pointent du doigt une règle d’endettement jugée « trop restrictive », qui ne tient pas compte du reste à vivre. Pourtant,

Les emprunteurs ayant des revenus confortables, et un reste à vivre conséquent pourraient bénéficier d’une capacité d’emprunt supérieure si le taux d’endettement dépassait 35 %.

Le courtier Meilleurtaux estime que le pourcentage d’acquéreurs ayant droit à un taux d’endettement hors norme est tombé à 22 %, contre 30 % deux ans plus tôt.

La norme du HCSF exclut ainsi un grand nombre de potentiels emprunteurs du marché, dont des foyers aisés. Les acteurs du secteur affirment que contrairement à ce que redoute la Banque de France,

Les ménages plus riches peuvent consacrer plus de 35 % de leurs ressources mensuelles au remboursement d’un prêt logement sans impacter leur qualité de vie ou les entrainer vers le surendettement.

En attendant, le gouvernement subit le manque à gagner sur les recettes fiscales liées à l’immobilier. Car un nombre moindre de transactions conclues est synonyme de droits de mutation qui ne rentrent pas dans les caisses de l’État. L’Exécutif redoute par ailleurs une crise sur ce marché, avec des ventes en berne et une production de crédit quasiment réduite de moitié par rapport à mai 2022. Le rapport de la Banque de France pour février 2023 montre en effet un total de seulement 12 milliards d’euros, un niveau bas jamais atteint en 3 ans.

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