Comme lors des précédentes éditions, la Suisse occupe la première place du classement mondial « Global Talent Competitiveness Index 2023 » réalisé par l’Insead. Elle est talonnée par Singapour, qui se classe en deuxième position grâce à la compétence de sa main-d’œuvre et à son économie innovante. Les États-Unis, par la qualité de leurs institutions universitaires et commerciales, complètent le trio de tête.

Une attractivité qui ne se dément pas malgré les appréhensions récentes

Depuis une décennie, la Suisse conserve son statut de leader incontestable dans l’étude de l’Institut européen d’administration des affaires sur les pays les plus attractifs pour les jeunes talents.

Ces conclusions nuancent les observations d’autres études récentes signalant un déclin de la popularité de la Suisse parmi les expatriés. Ces derniers seraient de plus en plus nombreux à trouver ce pays inhospitalier.

Alors que les entreprises du monde entier déplorent un manque criant de main-d’œuvre, l’étude de l’Insead publiée met en lumière l’importance croissante de la « qualité de vie et de la durabilité » pour les nations aspirant à devenir des pôles d’attractivité pour les talents.

Dans cette perspective, la Suisse tire son épingle du jeu grâce à son haut niveau de protection sociale et à son environnement naturel exceptionnel, ainsi qu’à son système éducatif hautement performant et en corrélation avec son économie.

Le paradoxe suisse et la dynamique de l’immigration européenne

La Neue Zürcher Zeitung a récemment souligné un « paradoxe suisse ». En dépit de son absence de statut de membre de l’Union européenne, la Suisse, tout comme le Luxembourg, profite le plus de la libre circulation des personnes, probablement en raison de ses salaires élevés et de sa position centrale.

Les nouveaux arrivants européens représentent 80 % des immigrants en Suisse, une tendance différente de celle de l’Allemagne où la migration interne de l’Union européenne diminue constamment depuis 2016.

Une prédominance des pays européens dans le Top 10

Singapour et les États-Unis se retrouvent respectivement en deuxième et troisième place, mais le Top 10 du classement est largement dominé par des pays européens, selon Bloomberg.

Dans l’ordre figurent :

  • le Danemark ;
  • les Pays-Bas ;
  • la Finlande ;
  • la Norvège ;
  • l’Australie ;
  • la Suède ;
  • la Grande-Bretagne.

Seule l’Australie (9ᵉ) parvient à bouleverser cette tendance. En revanche, l’Allemagne et la France terminent à la 14ᵉ et 19 ᵉ place.

Parmi les remontées notables dans ce classement, citons les Émirats arabes unis qui pointent désormais au 22ᵉ rang, et la Chine qui se hisse à la 40 ᵉ position.

Corrélation évidente entre le PIB et l’attractivité

L’étude souligne une corrélation marquée entre le PIB par habitant et le score d’attractivité des 134 pays analysés.

Elle met également en garde contre une compétition accrue pour attirer les professionnels hautement qualifiés au cours des dix prochaines années, en raison des incertitudes croissantes dans le commerce, l’investissement et la géopolitique.

Lors de la dernière décennie, le classement annuel de l’Insead a révélé qu’en termes d’attractivité, le fossé se creuse de plus en plus entre les nations riches et celles moins développées.

L’émergence du portage salarial international

Parallèlement à cet environnement compétitif, la tendance émergente dans le monde professionnel est celle du portage salarial international.

Ce dispositif offre aux talents une alternative flexible pour exercer leur expertise dans différents pays (dont la Suisse) sans s’engager dans des emplois traditionnels.

Cette approche innovante pourrait jouer un rôle de plus en plus crucial dans la façon dont les professionnels internationaux interagissent avec les marchés mondiaux du travail.