L’enquête conjointe menée par l’Ugict-CGT et Secafi, via le sondage ViaVoice en novembre 2023, scrute les aspirations et les inquiétudes des professions intermédiaires. Plaçant au premier plan la problématique salariale, cette étude apporte des éclairages pertinents pour aborder de manière constructive les enjeux qui façonnent leur environnement professionnel.

Des hausses de salaire jugées insuffisantes

Bien que 77 % des professions intermédiaires déclarent avoir bénéficié d’une augmentation salariale en 2023, une analyse approfondie révèle un tableau plus nuancé. Moins de la moitié de ces travailleurs ont effectivement profité d’une hausse salariale collective, malgré le fait que 91 % d’entre eux y étaient favorables, contre 66 % pour les primes.

Par ailleurs, un constat révélateur met en doute l’efficacité du système d’évaluation individuelle. En effet :

  • 58 % des répondants affirment que ce système ne reconnaît pas leur travail,
  • 59 % estiment que les critères ne sont pas appropriés,
  • 61 % dénoncent le manque de transparence du processus.

Impact minime des augmentations au regard de l’inflation

Les données exposent en outre une réalité économique déconcertante pour les professions intermédiaires.

Malgré une hausse moyenne de 0,7 % des salaires en 2023, cette croissance ne suffit pas à compenser l’inflation.

Bien que 67 % ressentent une reconnaissance sociale de leur expertise, cette valorisation ne se reflète pas dans leurs salaires. Paradoxalement, le relèvement du niveau de qualification ne se traduit pas par un renforcement du pouvoir d’achat dès l’entrée en fonction.

Bon à savoir : une simulation de portage salarial permet d’appréhender de manière détaillée la rémunération nette, en considérant les diverses cotisations sociales et frais de gestion. Elle constitue un outil essentiel pour évaluer avec précision les revenus envisageables, offrant ainsi une perspective éclairée sur les avantages du portage salarial.

Des inégalités de genre persistantes

Les femmes, majoritaires dans les professions intermédiaires (53 %), demeurent largement défavorisées. Concentrées dans des métiers moins rémunérés, elles subissent une déqualification manifeste, notamment dans la fonction publique.

Les modalités de rémunération accentuent ces disparités, celles occupant une fonction intermédiaire étant moins susceptibles de bénéficier de primes ou de majorations individuelles.

L’étude indique d’ailleurs que 67 % des femmes, par rapport à 62 % des hommes, jugent les augmentations salariales insuffisantes pour préserver leur pouvoir d’achat.